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Intervention de Jean-Marie Le Guen

Réunion du 29 octobre 2009 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010 — Après l'article 13, amendement 350

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

Cela fait maintenant quatre ou cinq ans que des parlementaires, sur tous les bancs de cette assemblée – et singulièrement notre collège Yves Bur et moi-même – essaient de faire prendre conscience à l'opinion publique, aux pouvoirs publics mais également aux industriels concernés, des enjeux majeurs du problème de l'obésité.

Monsieur le ministre, avant que nous ne soyons capables de rétablir les comptes de la sécurité sociale, nous aurons à gérer, dans les comptes de la sécurité sociale, l'explosion des dépenses liées à l'épidémie d'obésité. Les informations économiques montrent qu'il s'agit d'un phénomène cataclysmique. Aux États-Unis par exemple, plus du tiers de l'augmentation des dépenses annuelles de santé depuis maintenant quatre ou cinq ans, qui sont passées de 12 % à 16 % du PIB, est lié essentiellement à la question de l'obésité. Je ne traite ici que l'aspect économique et financier, je ne parle pas des aspects humains et de santé publique.

Dès lors, nous sommes consternés de voir que, malgré nos rappels à l'ordre incessants, l'industrie agro-alimentaire ne pense qu'à ses profits à très court terme et ne comprend apparemment pas les enjeux majeurs de ce problème. Des promesses nous ont été faites maintes fois. En quoi sont-elles réalisées ?

Aujourd'hui, le Gouvernement a décidé, plutôt que d'agir dans la loi HPST, de mettre en place une énième commission, dont font partie un certain nombre d'entre nous, tandis que d'autres en ont été exclus, peut-être parce qu'ils étaient plus engagés ou plus difficiles à marginaliser dans ce débat. Nous allons de commission en commission, de bonnes intentions en bonnes intentions, mais l'incident auquel faisait allusion notre collègue Yves Bur montre bien que, visiblement, les industriels ne veulent pas avancer et qu'il y a, du côté des pouvoirs publics, une insuffisance gravissime de prise de conscience des enjeux de santé publique et plus largement de société.

(L'amendement n° 350 n'est pas adopté.)

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