Mme la ministre de la santé n'est pas là, et ce n'est pas un hasard. Je regrette également l'absence de Mme Greff, présidente du groupe d'études de notre assemblée sur le cancer.
Selon certaines indiscrétions parues dans la presse, le Président de la République était censé annoncer, à l'occasion de la présentation, fin novembre, du nouveau plan Cancer, une action résolue permettant de lutter contre le tabagisme en augmentant le prix des cigarettes de 10 % par an pendant trois ans, augmentation à laquelle la ministre de la santé s'était déclarée favorable.
Aujourd'hui, d'autres indiscrétions nous parviennent : l'Élysée aurait changé d'avis – et comme l'oukase élyséen vaut sur ce plan comme sur les autres, Mme la ministre est gênée, et M. Bur est obligé de remballer ses propres amendements, pourtant votés par la commission.
Nous avons reçu des courriers du Haut conseil de la santé publique et de la Société française de santé publique, se déclarant partisans de cette mesure : l'augmentation du tabagisme a en effet repris en France métropolitaine, et elle touche surtout les jeunes ; or, on sait que le signal prix vaut surtout pour eux. Lorsqu'on est un fumeur invétéré, on devient un toxicomane : on continuera à fumer quel que soit le prix. Mais les jeunes ne sont pas encore intoxiqués. Vous prétendez vouloir lutter contre les addictions, vous voulez être beaucoup plus répressifs sur les addictions : montrez-le ! S'il arrivait aujourd'hui sur le marché et s'il était soumis à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, le tabac serait interdit, à cause de ses conséquences, connues, sur la santé publique !