La belle leçon d'économie régulée que vient de nous donner M. Ricol n'est pas pour déplaire au groupe socialiste. Pour notre part, nous tenons ce type de propos même hors période de crise. Nous considérons que la crise n'a fait que révéler des dysfonctionnements anciens, qu'elle a mis à jour des pratiques de voyous et des inconséquences qui mettent à mal la vraie économie.
Vous partez, monsieur Ricol, et c'est bien dommage ; il faut maintenant se demander si la fonction de médiateur du crédit doit être pérennisée. Pour ma part, je vous ai « utilisé » à trois reprises simplement en menaçant de vous saisir, ce qui a permis à chaque fois de débloquer la situation. Je vous remercie d'avoir reconnu que les politiques que nous sommes ne sont pas des inconscients, que nous ne nous attachons pas à des causes indéfendables, mais que nous soutenons des dossiers qui ont été victimes d'un traitement injuste. Le dispositif de la médiation a permis de mettre autour de la table des gens qui refusaient de se parler, et je pense qu'il faut persévérer en ce sens. La question est maintenant de savoir comment faire pour que, filière par filière, on trouve les fonds propres nécessaires pour dépasser la recherche de la rentabilité à court terme et prendre des risques sur plusieurs années.
Nous sommes très attachés à l'approche par filière, qui commence avec la recherche. Quand un maillon est défaillant, c'est l'ensemble de la filière qui est touchée, et c'est pourquoi il est souhaitable de faire en sorte qu'une entreprise fragile s'adosse à une autre afin que la filière demeure ; mais à qui doit revenir ce rôle ? Selon vous, cela relève-t-il des pouvoirs publics, de l'action interprofessionnelle, d'une agence ?
Bref, qui doit, d'une part, structurer les filières, et d'autre part, faire en sorte que les gens se parlent ?