Il me semble que l'on n'a pas mesuré la portée du retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN : cette décision de bon sens a permis à notre pays de retrouver une place de premier rang dans la communauté militaire internationale et a fait de nous de véritables interlocuteurs, notamment aux yeux des États-Unis. Ce sont des Français qui ont été désignés pour diriger deux commandements majeurs : le général Philippe Stoltz au quartier général interarmées permanent – JHQ – de l'OTAN à Lisbonne et le général Stéphane Abrial au Commandement allié Transformation – ACT –, à Norfolk. Je peux vous dire que cela n'est pas passé inaperçu et que la jalousie de certains de nos partenaires y a trouvé de quoi s'exacerber puisqu'on a même entendu que la France ne méritait pas d'exercer un commandement stratégique !
Toutefois, les réflexes anti-OTAN sont toujours aussi vivaces au sein de nos armées et conduisent, en fin de compte, à une moindre efficacité militaire. Je trouve cela regrettable. Nous sommes revenus ; il faut l'assumer et prendre toute notre part dans le fonctionnement de l'OTAN. 30 millions d'euros supplémentaires y seront consacrés cette année, 60 le seront en 2010 ; je veillerai à ce que les conditions de vie faites aux Français soient dignes : outre le fait que la solde est supérieure chez les Britanniques, ces derniers prennent en charge l'intégralité des coûts, ce qui n'est pas notre cas.
Je ne me suis pas félicité de la situation qui prévaut en Afghanistan. J'ai simplement noté que dans les secteurs français de Surobi et Kapisa, qui seront réunis sous un même commandement à partir du 1er novembre, les résultats obtenus sont prometteurs. Je ne peux m'empêcher de penser que ce paradigme, appliqué à l'ensemble du pays, donnerait de bons résultats. Pour autant, il faut être prudent et clair dans la manière dont nous demandons des renforts, d'autant que nous sommes desservis par le tintamarre produit par le rapport McChrystal.
Le COMIAS, qui marque l'autorité du chef d'état-major des armées sur les chefs d'état-major des trois armes, monte en puissance.
Il faut faire preuve de prudence en matière d'externalisation et ne jamais oublier que les armées doivent pouvoir fonctionner lorsque tout s'est effondré. Le ministre est du même avis et tient à ce que le moindre projet d'externalisation lui soit soumis. Ce sont toujours les mêmes domaines qui, en soutien, sont concernés, bien s'il s'agisse de secteurs d'importance à l'opérationnel : l'alimentation, la protection, l'habillement.
Si le nombre des bases de défense diminue, celui des unités demeure le même et cette diminution du nombre de bases n'a donc pas d'impact sur les services ou sur l'administration d'un élu local. Mais je vous l'accorde, ces subtilités lexicales font régner un brouillard clausewitzien !