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Intervention de général d'armée Jean-Louis Georgelin

Réunion du 7 octobre 2009 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Jean-Louis Georgelin :

L'opération Atalante diffère des précédentes opérations menées par l'Union européenne au Tchad et au Congo car il s'agit véritablement d'une grande opération européenne. Dans la mesure où elle est menée conjointement avec l'opération Ocean Shield de l'OTAN et d'autres opérations bilatérales, les chefs d'état-major de l'Union ont souhaité que soit mise en place, à Djibouti, une structure de coordination, à laquelle participent tous les pays engagés dans la zone.

Toutefois, les règles juridiques – voyez les difficultés que pose le traitement des pirates appréhendés, comme ceux qui, par malchance pour eux, ont tenté, la nuit dernière, de s'en prendre à notre navire de commandement, la Somme – les règles d'engagement, les comportements mêmes des militaires diffèrent d'une nation à l'autre. Il appartient aux différents commandements de faire preuve de doigté. Ces opérations étant internationales, il y aura toujours un conflit d'intérêt entre l'exercice de la souveraineté des États sur l'emploi de leurs forces et l'efficacité militaire. C'est la raison pour laquelle ces opérations sont souvent moins efficaces que ce que laisseraient présumer les moyens déployés.

S'agissant des bases, notre feuille de route est celle décrite par le Livre Blanc, qui réduit leur nombre à trois et fait de l'arc de crise Atlantique-Afghanistan une priorité. Nous aurons à terme une base sur la façade atlantique – Libreville ou Dakar –, une à Djibouti, une aux EAU. Cette dernière devrait bientôt atteindre son seuil critique, grâce à un rééquilibrage avec Djibouti. J'y ai rencontré récemment les trois commandants, qui m'ont semblé imprégnés de l'esprit de la mission, parfaitement en phase avec leurs interlocuteurs des EAU. Leur action est fortement connectée avec celle de l'amiral commandant les forces en océan Indien (Alindien). Notre schéma sera bientôt conforme à l'analyse stratégique du monde contemporain, validée par le Parlement.

Il n'est pas anormal d'observer un décrochage dans le budget puisqu'une partie des crédits pour 2008 étaient affectée au financement de la « bosse ». J'aurais bien sûr préféré des crédits budgétaires plutôt que des recettes exceptionnelles.

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