Chacun sait que l'interopérabilité est essentielle. Nos moyens aériens sont-ils bien interopérables en Afghanistan ? Peuvent-ils apporter un appui efficace à nos troupes au sol comme à l'ensemble des troupes de la coalition, alors que notre armée n'est pas encore dotée du système Rover ?
Par ailleurs, je m'interroge sur la pertinence de continuer à faire voler des officiers qui ne sont plus opérationnels, alors que les pilotes susceptibles d'être en opération disposent en moyenne d'un volant de 180 heures pour s'entraîner.
Général Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'armée de l'air. Il a fallu beaucoup d'énergie et de force de conviction pour harmoniser les équipements. Par expérience, je crois à l'approche interarmées, qui dégage des synergies et met en valeur les compétences de chaque armée. Plusieurs exemples le démontrent, tels que l'unité commune de transformation du Rafale, la convergence sur les hélicoptères et la formation à Dax des pilotes qui voleront sur l'EC 725 Caracal.
Les opérations aéroportées font l'objet d'entraînements, même si elles sont peu fréquentes. Actuellement, nous travaillons au largage en haute altitude et à l'optimisation de nos flottes, en recourant à des avions plus légers.
S'agissant de l'interopérabilité et du système Rover, qui est un standard américain et qui assure une liaison sol air, nous avons l'intention d'en faire l'acquisition. Pour le moment, nous utilisons des procédures plus lourdes d'emploi de nos forces, mais elles sont efficaces.
J'en viens aux abonnements aériens évoqués par M. Fromion. Il faut sept ans pour former un chef de patrouille, à l'instar du temps nécessaire pour former un médecin. Il serait paradoxal que ceux d'entre eux qui travaillent dans les états-majors perdent leurs compétences. Ils sont une quarantaine dans ce cas et sans eux nous serions obligés de former plus de pilotes. Nous avons déjà réduit d'un tiers le nombre d'abonnés, mais il importe que le commandement des forces aériennes soit au contact de la réalité. Or la réalité dans notre métier, c'est le vol. Cela permet une forme de contrôle interne de l'armée de l'air, pour un coût de 1 à 1,5% sur le total de nos activités que j'assume.