Je soutiens qu'il existe une offensive islamique délibérée. Je n'ai jamais dit, M. Blondel, qu'il fallait interdire le ramadan. J'observe simplement que ces deux dernières années, certains de mes amis maghrébins, stigmatisés, n'ont pas pu ne pas observer le jeûne.
La neutralité de l'État que suppose la laïcité, ne signifie pas que l'État doit laisser exister des formes d'oppression dans la rue. Si une loi interdisant le port du voile intégral devait être adoptée, elle ne pourrait l'être qu'au nom de l'ordre public laïc. C'est l'unique fondement reconnu par la CEDH dans sa jurisprudence. Tout autre fondement exposerait la France à une condamnation pour discrimination.
Si vous vous en tenez à la notion d'interdiction de signes religieux ostensibles dans la rue, vous vous trouvez effectivement face à une difficulté car vous serez amenés à interdire les vêtements des ordres religieux, comme l'a fait le Mexique en 1967.
Toutefois, il faut savoir que la Cour constitutionnelle égyptienne vient de déclarer que la burqa n'était pas un vêtement religieux, mais un symbole d'oppression ; un projet de loi visant à interdire son port est en préparation au Parlement.
Si une loi devait être adoptée, il faudrait qu'elle le soit au nom de la laïcité. Car la liberté de conscience ne donne pas la liberté d'opprimer autrui.