M. Blondel vient de le rappeler : la laïcité, ce n'est pas l'athéisme.
Si l'on entend par laïcité le principe de séparation entre les Églises et l'État, et donc l'obligation de neutralité de ce dernier en matière de religion, il est impossible d'interdire le port du voile dans la rue. La rue, en effet, ne se trouve pas placée sous l'autorité de l'État, contrairement à l'école publique. Il faut que l'individu ait la liberté d'exprimer son appartenance quelque part : on ne peut le contraindre partout à la neutralité.
Du coup, il nous faut trouver d'autres arguments, comme l'impossibilité d'identification et le déni de singularité. Notre modèle républicain repose sur une définition de la citoyenneté qui fait fi des appartenances ou de la couleur de peau des individus. C'est au nom du principe républicain d'égalité des droits qu'il faut interdire le port du voile intégral.
Quant à savoir s'il s'agit d'un problème religieux, nous devons faire très attention. Le port du voile intégral n'est pas un problème inhérent à l'islam. Il est la manifestation d'un intégrisme ; or toutes les religions sont travaillées par des poussées intégristes. Les musulmans sont divisés sur la question du voile intégral, ne les poussons pas à faire bloc.