Le procureur tranchera. En ce qui me concerne, je vous donne la chronologie des faits. Eussions-nous eu l'information en juin, nous aurions pris les mêmes décisions : classement de l'incident au niveau 2 et suspension des opérations de démantèlement en attendant d'avoir une vision plus précise de l'inventaire consolidé des matières radioactives.
Je rappelle que l'ASN traite de la sûreté nucléaire ; la responsabilité du volet « sécurité » et du suivi des matières nucléaires revient au Haut fonctionnaire de défense et de sécurité du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer. La France est, avec la Corée du Sud, un des rares pays où l'Autorité de sûreté nucléaire n'est pas chargée du contrôle des matières nucléaires.
S'agissant des quantités de plutonium, la première estimation, réalisée pendant l'exploitation, était de 8 kilos. Après que l'opération de démantèlement a commencé, on en a trouvé 22 kilos. Toutes les boîtes n'ayant pas encore été démontées, on estime maintenant la quantité totale de plutonium sur le site à 39 kilos. Cette substance doit être manipulée avec de grandes précautions. C'est ce qui explique l'existence des « boîtes à gants », sorte d'aquariums en verre blindé dans laquelle le MOX, constitué de poudre d'oxydes d'uranium et de plutonium, est compacté pour former des pastilles. Il y a 450 de ces boîtes à l'atelier de Cadarache.