Bien que ce soit la crise laitière qui soit aujourd'hui sous les feux de l'actualité, je voudrais, monsieur le ministre, appeler votre attention sur la crise gravissime qui frappe la viticulture depuis quelques années : alors que la récolte de 2008 était la plus faible du siècle, elle devrait encore diminuer cette année de 30 à 50 %. Il y a certes des raisons climatiques, mais notre secteur viticole souffre également d'une distorsion de la concurrence au bénéfice de nos voisins Espagnols et Italiens, qui n'appliquent pas une réglementation sanitaire aussi rigoureuse.
Mais avant de travailler à harmoniser ces réglementations au niveau européen, nous pourrions nous attaquer aux marges de la grande distribution, qui s'élèvent à 60 % sur les vins. Il suffirait d'augmenter de 10 à 15 centimes le litre le prix de la production viticole pour permettre aux exploitants de s'en sortir. Je rappelle que les prix actuellement pratiqués sont les mêmes que ceux de 1985, et que les revenus de ces exploitants ont chuté de 80 % cette année, alors que ce secteur d'activité génère 800 000 emplois.
Si ces mesures ne sont pas prises, on risque d'assister à une nouvelle révolte vigneronne – une mobilisation est déjà annoncée à l'issue des récoltes.