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Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 16 septembre 2009 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Je dois vous rendre cet hommage, monsieur le ministre : avec vous au moins, les choses sont claires. Jusqu'ici, dans le domaine de l'agriculture, les gouvernements de droite tenaient des discours protecteurs mais pratiquaient des politiques libérales. Vous, vous assumez : discours libéral, politique libérale. Cela aura au moins une vertu pédagogique : les agriculteurs français vont découvrir ce que c'est que le libéralisme. Terminée la préférence communautaire, dont le futur président de la République avait pourtant promis le rétablissement durant la campagne électorale ! Finis les outils de régulation, si j'ai bien compris le discours que vous avez tenu hier à Rennes ! Vous êtes en train de conduire l'agriculture française vers le grand marché mondial.

Vous nous avez parlé hier d'une concurrence juste et équitable. Comment peut-on parler d'une concurrence juste et équitable quand les salariés français sont mis en concurrence avec des travailleurs sans couverture sociale, puisque nous avons échoué – c'est un échec collectif – à introduire des critères sociaux dans les échanges mondiaux. Mais nous nous sommes également montrés incapables d'imposer des critères sanitaires et aujourd'hui M. Barroso, reconduit à son poste par vos amis politiques, a fermé la porte aux critères environnementaux, en se prononçant contre une taxe carbone européenne limitant les importations.

À combien de centaines de milliers d'emplois évaluez-vous le coût de cette législature pour l'agriculture française ?

Ma deuxième question concerne la tabaculture, qui est l'illustration même des dégâts de cette politique libérale. En effet, les aides européennes à la tabaculture seront divisées par deux d'ici à la fin de l'année. Or la fin de ces aides signerait la fin de la tabaculture française, soit 3 000 exploitations, et au lieu d'importer 75 % du tabac qu'elle consomme, comme elle le fait aujourd'hui, l'Europe en importera 100 %, et personne n'y aura gagné.

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