Dans l'hypothèse où le rendement de cette taxe atteindrait l'estimation la plus haute, UNITAID bénéficierait d'un milliard de dollars. Cela peut sembler beaucoup, mais on est encore loin des 40 milliards manquants.
Vous avez dressé un tableau assez dur de la situation actuelle, marquée par l'élargissement du fossé entre le Nord et le Sud, notamment en matière de santé. Or dans les pays de l'OCDE, l'aide publique au développement, loin d'atteindre l'objectif de 0,7 % du PIB, n'en représente que 0,3 %. Il ne faudrait pas que le ralentissement de l'économie serve de prétexte pour ne pas accroître l'effort.
Jusqu'à présent, le débat sur la taxe Tobin a été essentiellement de nature idéologique. Mais depuis le déclenchement de la crise, nous avons pris conscience de certaines réalités : en 2007, les transactions financières internationales représentaient 3 200 milliards de dollars, alors que l'économie réelle, celle de l'échange de biens et de services, n'atteignait pas 300 milliards. Ne faudrait-il pas relancer le débat en le désidéologisant, afin d'aboutir à une taxation obligatoire des transactions financières ? Cela me semblerait juste et éthiquement satisfaisant.