Pour ce qui est du photovoltaïque, la stratégie d'Areva est de se positionner sur des métiers industriels où il peut devenir leader mondial. Or le photovoltaïque est déjà très encombré et la bataille a commencé depuis longtemps. La grande question n'est plus que d'arriver à produire des panneaux solaires moins chers en grande quantité. Nous recherchons des marchés plus technologiques, avec des barrières à l'entrée plus importantes. Cette position n'est donc pas motivée par les qualités intrinsèques du photovoltaïque : c'est un choix purement industriel. Le solaire thermique nous ressemble plus. Nous faisons de la recherche dans ce domaine – y compris dans ses interactions avec le photovoltaïque – en particulier avec le CEA.
Pour ce qui est des déchets, je rappelle que le nucléaire n'est pas une énergie renouvelable, mais qu'il est recyclable. On sait recycler 96 % du combustible usé. Le recyclage a pour intérêt à la fois d'extraire encore de l'énergie de ce combustible usé et de réduire la toxicité et le volume des déchets finaux, mais aussi de contribuer à la non-prolifération.
Il y a deux types de prolifération possible. Le premier est lié aux technologies, et nous ne vendons pas de technologie potentiellement proliférante aux pays hors du P5. Nous avons vendu une technologie de retraitement aux Japonais, nous envisageons des opérations avec les États-Unis et la Chine mais cela s'arrête là. Le second type est lié aux matières : un combustible usé laissé dans certains pays peut devenir proliférant. Pour éviter cela, il faut le recycler pour le rendre totalement inerte – cela a été prouvé par le Pentagone. Aujourd'hui, nous ne vendons du nucléaire à de nouveaux pays qu'avec un tel recyclage, sans leur laisser le combustible usé. C'est l'éthique de la maison.
En matière de recherche sur les déchets, nous finançons avec le CEA le programme Atalante sur le retraitement poussé – je crois beaucoup au retraitement poussé – mais il y a aussi la voie de la transmutation. Des progrès sont accomplis. Ceux d'Atalante notamment sont très impressionnants, même s'il restera ensuite à transposer ce qui marche dans un laboratoire au niveau industriel.
Par ailleurs, nous allons lancer d'ici à la fin de l'année à La Hague le creuset froid, qui est une formidable novation mise au point avec le CEA après 25 ans de recherche-développement. Ce sera une première mondiale, qui nous permettra d'être encore plus performants dans le recyclage. Il y a donc des progrès technologiques, des progrès dans les usines et des progrès dans la recherche. On peut être assez optimiste sur la question.