Ce n'est pas à moi de le dire, mais il faudra trouver une solution.
Pour ce qui est des fonds de démantèlement, nous sommes les seuls au monde à avoir provisionné le démantèlement de toutes nos activités futures et à disposer des actifs financiers correspondants. C'est une discipline à laquelle nous nous tenons rigoureusement, et qui sera d'ailleurs imposée à l'ensemble des entreprises nucléaires françaises à partir de 2011. Nous avons si bien fait que ces actifs dépassent maintenant les besoins : nous avons donc sorti l'excédent des fonds de démantèlement – ce sont les participations que nous vendons aujourd'hui. L'État ne s'est absolument pas constitué garantie : non seulement nous devons assumer seuls ces charges, mais nous n'en aurions de toute façon pas besoin. Les actifs financiers dédiés aux démantèlements sont partiellement investis en actions, et nous les gérons très classiquement, en bon père de famille. Au point bas de la bourse de Paris, ils représentaient 90 % de la couverture. Nous en sommes aujourd'hui à 98 %, alors que l'état du marché est loin d'être excellent.
Quant à la fiducie islamique… je ne connais rien au sujet. Quelle colle ! Je sors mon joker.
J'en viens aux EPR. Ainsi que l'a dit Mme Lagarde, OL3 est un investissement. Ce ne sont pas des pertes qui sont en cause, mais des provisions, lesquelles n'ont pas empêché Areva de gagner de l'argent ni n'ont freiné ses recrutements et son développement. Quant au fait que ces provisions puissent se révéler dangereuses devant un tribunal… Elles répondent à des règles comptables, nous n'avons pas le choix ! Dans notre optique de gestion de père de famille, nous prenons des provisions régulièrement, qui font l'objet d'une communication transparente.
S'agissant du coût final d'OL3, nous commençons à avoir une bonne vision : quand le dôme d'une centrale est posé, les choses sont déjà bien avancées ! Et il est clair que nous ne connaîtrons pas du tout la même situation avec l'EPR de Flamanville et les deux EPR chinois. Ainsi que nous l'avions prévu, le nombre d'heures d'ingénierie nécessaires diminue et nous sommes dans une courbe d'apprentissage très positive. Nous avons un très bon réacteur. Nous ne nous sommes pas trompés. Nous y apporterons des améliorations au fil du temps, mais nous ne sommes pas inquiets.
S'agissant de Siemens, le terme de rupture est un peu fort. Nous venons par exemple de signer un accord pour continuer à faire des systèmes de contrôle-commande ensemble pendant dix ans. Ce n'est donc pas un divorce où l'on compte les petites cuillères ! Nous continuerons à travailler ensemble sur un certain nombre de sujets et sommes notamment solidaires face au client finlandais pour OL3.
La Finlande avait effectivement émis une demande d'indemnités considérable, initialement fixée à 2,2 milliards et qui a été ramenée à 1,4 milliard. Nous n'avons rien provisionné parce que nos juristes ne la considèrent pas comme fondée. Nos propres demandes d'indemnités, en revanche, ont été soumises à des experts indépendants dont les conclusions sont positives pour nous. Nous verrons tout cela en temps voulu.
Pour ce qui est de l'hydrolien, nous sommes intéressés, mais en mer il faut gérer les problèmes causés par le sel, notamment dans les zones de battement entre l'eau douce et l'eau salée, mais aussi le passage des navires, la signalétique ou les tempêtes. En revanche, nous suivons une thèse très intéressante sur l'hydrolien de rivière. Il s'agirait de tirer parti de l'énergie des courants de fond réguliers, qu'on peut trouver par exemple dans la Garonne, la Loire ou la Seine. L'eau n'y est pas salée et il n'y a ni zone de battement, ni passage de navires… Mais nous n'en sommes encore qu'au stade de la recherche.