Selon tous les témoignages qui me parviennent, la gendarmerie remplit sa mission dans ces zones périurbaines. En même temps, je ne nie pas que la recherche de cohérence a une justification. Dans la région lilloise, la zone de compétence de la police d'agglomération correspond globalement aux caractéristiques de la ville. C'est moins évident dans les agglomérations lyonnaise et marseillaise. Cela dit, rien n'est décidé pour l'heure. Les positions des élus seront écoutées.
Quoi qu'il en soit, l'amélioration de la coordination entre zones de compétence est pour nous un chantier permanent : il y a bien entendu la coordination opérationnelle – échange de renseignements, planification d'opérations concertées entre les deux zones ou à la jonction des deux zones –, mais aussi la question de la couverture territoriale, sur laquelle les élus ont leur mot à dire.
Je suis très attentif, monsieur Folliot, à l'équilibre et à l'équité des conditions d'emploi des CRS et des gendarmes mobiles. Le statut militaire ne doit pas être le prétexte à un allongement de la durée de présence sur le terrain. J'ai donné pour consigne aux commandants de groupements opérationnels de veiller – sans pour autant nier nos capacités particulières – à ce qu'il n'y ait pas de différenciation excessive de l'engagement des uns et des autres.
Une réflexion est en cours sur la réduction du nombre d'unités mobiles – 123 actuellement – pour tenir compte de la diminution du plafond d'emploi. Dans le cadre de la RGPP, il a été décidé que la gendarmerie abandonnerait, entre 2009 et 2011, sa mission de gestion des centres de rétention administrative, qui occupe l'équivalent de 8 escadrons de gendarmerie mobile. La suppression de 7 autres escadrons est à l'étude, soit un total de 15. Il ne s'agit pas, à proprement parler, d'une taille dans les effectifs puisqu'il est envisagé depuis 2008 de restituer 60 postes par escadron – l'effectif d'un escadron est de 110 à 112 – et de redéployer 50 autres postes dans les départements les plus touchés par la criminalité. En d'autres termes, près de la moitié des suppressions est susceptible de contribuer à la territorialisation des effectifs.
On dénombre aujourd'hui 25 départements soumis à une forte pression démographique et à une forte augmentation de la criminalité : le sillon rhodanien, la ceinture méditerranéenne, les régions toulousaine, bordelaise, nantaise, quelques départements de l'Est et les départements de la Grande Couronne. Ces départements bénéficient aujourd'hui d'escadrons de sécurisation. La future territorialisation ne fera que confirmer ce renforcement tout en le rendant moins coûteux.
Je le répète, le maillage territorial de la gendarmerie, qui est une composante essentielle de notre identité, ne fait l'objet d'aucun projet de modification.