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Intervention de général Roland Gilles

Réunion du 21 octobre 2009 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Roland Gilles :

Je vous remercie pour votre accueil. Les gendarmes ont été très sensibles aux prises de position des parlementaires et à l'attachement qu'ils ont tous manifesté à l'égard de la gendarmerie lors des débats qui ont conduit à l'adoption de la loi du 3 août.

Les années 2009 et 2010 sont en effet des années de mutation, tant en raison des nouvelles dispositions législatives que des évolutions propres à la gendarmerie. En ancrant celle-ci au ministère de l'intérieur, la loi lui donne toute sa place dans l'architecture de la sécurité intérieure. Après la promulgation, nous nous sommes engagés dans un travail technique portant sur deux grands domaines.

Premièrement, la connexion de notre administration centrale au sein du ministère. Il est important de s'assurer d'un bon positionnement, conforme à ce qu'a décidé la représentation nationale en terme d'équilibre. C'est un des aspects de la « parité globale ». Ce travail s'opère sans difficulté particulière.

Deuxièmement, les missions de la gendarmerie telles que le Parlement les a confirmées dans l'article 1er de la loi. Sous l'égide du cabinet du ministre de l'intérieur, j'étudie avec le directeur général de la police nationale la complémentarité et l'équilibre de nos participations respectives dans l'ensemble des structures partagées : renseignement, exercice de la police judiciaire, action internationale, gestion des forces mobiles. Lors de réunions thématiques, nous faisons le point sur le rôle des uns et des autres et nous recherchons la meilleure coordination possible. Ce sont des questions sensibles, tant chaque maison possède sa culture propre. Il nous appartient d'être constructifs pour l'avenir en veillant à la place de chacun.

Dans le même temps, nous nous efforçons de tirer le plus d'économies possible de ce rattachement, principalement en matière de soutien et de formation. La mutualisation s'accélère. Plus de trente marchés communs auront été signés à la fin de 2009. Les soutiens croisés sont en phase de développement : ateliers automobiles, aménagement des véhicules spécifiques dans l'établissement central logistique de la police nationale de Limoges. En matière de formation, la gendarmerie accueillera notamment les plongeurs et les motocyclistes de la police nationale. La flotte aérienne de la gendarmerie est mise à la disposition de la police pour la gestion des grandes agglomérations. Nous nous engageons également dans un partenariat public-privé mutualisé tendant à confier à un opérateur privé, pour une durée de 20 à 30 ans, la modernisation et la maintenance de l'ensemble du parc immobilier domanial des régions Auvergne et Limousin.

Il existe néanmoins des limites à la démarche, notamment en terme de formation initiale. Comme vous l'avez souhaité, nous veillons au respect et au maintien de l'identité des uns et des autres.

Un mot sur l'engagement de la gendarmerie en Afghanistan. Au 1er décembre, 150 gendarmes seront présents dans ce pays – il y en a déjà une cinquantaine actuellement. Le Président de la République leur a assigné deux missions. La première est la formation, dans un camp sécurisé de Mazar-e-Charif, dans le Nord-Est – en attendant, le cas échéant, de rejoindre Kaboul –, de la police afghane d'intervention, l'ANCOP, qui est par certains aspects l'équivalent de notre gendarmerie mobile et compte plusieurs milliers de policiers. La seconde, le tutorat (POMLT : police operationnal mentoring and liaison team) de quatre commissariats de police dans les provinces de Kapissa et de Surobi – des équipes inséparables de trente gendarmes aideront ces commissariats à la conception et à la conduite des missions de police sur le terrain, tout en assurant, bien sûr, leur propre sécurité. Grâce au concours des armées, ces 120 gendarmes bénéficient d'une formation et d'un équipement identiques à ceux de leurs camarades chasseurs alpins, légionnaires ou marsouins. L'armée de terre, en particulier, nous a cédé douze véhicules de l'avant blindé dont nous avons encore renforcé la protection.

Nous envoyons non des gendarmes, mais des soldats gendarmes qui seront capables de réagir à une embuscade de Talibans, de déclencher si nécessaire un appui tactique aérien ou de procéder à une évacuation sanitaire. Ils seront à la pointe du déploiement de nos armées sur le terrain. Cette mission revêt une valeur très identitaire pour la gendarmerie, à l'heure où l'intégration au ministère de l'intérieur incite certains à affirmer qu'il n'y a guère de différence entre le gendarme et le policier.

Votre visite à Satory sera pour moi l'occasion de vous présenter cette mission en détail.

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