Monsieur le président, j'ai écouté attentivement les débats et notamment l'intervention de M. Hollande. Comme j'avais eu l'occasion de lire quelques-unes de ses déclarations récentes sur la fiscalité, j'ai fait le lien et je souhaite réagir à mon tour et faire plusieurs remarques.
D'abord, monsieur Hollande, nous connaissons bien, les uns et les autres, le numéro classique de l'appel au grand soir fiscal. C'est l'alibi que l'on utilise pour être certain de ne jamais rien réformer. Vous le savez fort bien, votre famille politique a été aux affaires de très nombreuses années. Cette période n'a d'ailleurs pas été marquée par un souci particulier de compétitivité fiscale par rapport aux autres pays, mais plutôt par une assez forte créativité en matière d'augmentation des impôts, en vertu d'une idéologie qui, bien souvent, chez vous, ne meurt jamais.
J'ai pris quelques notes en vous écoutant décrire le paysage fiscal dont vous rêvez pour demain. Je pensais : il attend tellement de choses de cette réforme fiscale. Mais, quand on a parlé de TVA sociale, lui et ses amis ont hurlé – je me souviens encore de Laurent Fabius – lorsque nous avons fait une réforme de l'impôt sur le revenu en 2005-2006. J'étais au banc du Gouvernement à l'époque : le parti socialiste n'a pas voulu en entendre parler. Lorsque nous avons réformé et supprimé la taxe professionnelle à la fin de la semaine dernière, les socialistes ont refusé de voter cette suppression. En revanche, monsieur Hollande, je vous ai entendu faire une description assez complète. Je crois avoir compris que votre rêve serait finalement que tout le monde paie des impôts, y compris que les plus modestes en paient un peu.