Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 24 octobre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Après l'article 9, amendement 254

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

Nous l'avons vu à l'occasion du débat, courtois même s'il n'a pas permis de trouver de compromis, que nous venons d'avoir sur les chiffres du pouvoir d'achat, de la croissance et de l'épargne : il y a clairement un problème de pouvoir d'achat et de consommation des ménages.

L'an prochain, d'après les documents officiels du ministère de l'économie, la consommation des ménages croîtra de 0,8 %, soit 0,2 point de plus qu'en 2009. Cela paraît curieux, puisque tout ce qui permet la croissance de la consommation des ménages est en diminution par rapport à 2009, mais admettons.

Nous savons que la consommation des ménages explique pour les trois quarts la croissance dans notre pays. Il ne pourra, dès lors, pas y avoir de croissance l'an prochain puisque le principal moteur de cette croissance ne croîtra que dans des proportions très faibles, bien que supérieures, selon les estimations, à ce que nous avons constaté en 2009 ; certes, les autres éléments dont on dispose tendraient plutôt à suggérer la conclusion inverse, mais, encore une fois, admettons.

Nous estimons donc indispensable de renforcer, par rapport à ce que le Gouvernement propose au Parlement, la politique de la demande – laquelle n'est d'ailleurs pas incompatible avec une politique de l'offre. Nous étions d'accord – on l'a vu avant-hier à l'occasion de la réforme de la taxe professionnelle – pour alléger les charges des entreprises, même si nous étions en désaccord sur les modalités pour y parvenir ; nous étions d'accord, lors de l'examen du plan de relance, pour que la partie consacrée à l'investissement soit importante, mais nous persistons à penser qu'il faut faire davantage pour la consommation, étant entendu que le seul argument du pouvoir pour affirmer que la consommation sera relancée, c'est la référence aux transferts sociaux, aux stabilisateurs sociaux.

Je constate d'ailleurs, à ce propos, une évolution sémantique remarquable. En début de législature, le pouvoir ne parlait pas de transferts sociaux, de stabilisateurs sociaux, mais d'assistanat social, non pour se féliciter que notre dispositif existe, mais plutôt pour le condamner en insistant sur son coût élevé. Aujourd'hui, il ne parle plus d'assistanat social, il parle de transferts sociaux, pour se féliciter qu'ils augmentent et permettent à la consommation de tenir.

Cet amendement a donc tout simplement pour but de permettre aux ménages de consommer et, surtout, d'autoriser notre pays à connaître une croissance supérieure à celle qui est envisagée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion