Je me permets d'insister. Vous prévoyez, pour 2010, une croissance du pouvoir d'achat, et en particulier du pouvoir d'achat du salaire moyen par tête, inférieure à celle de 2009. Vous pronostiquez également une inflation supérieure à celle constatée en 2009. Je peux comprendre que la confiance ait un effet sur la consommation, quitte à ce qu'elle n'augmente pas en proportion de la hausse du pouvoir d'achat. Mais il s'agit ici d'un mouvement inverse : malgré la diminution de la croissance du pouvoir d'achat, vous prévoyez une croissance de la consommation. C'est bel et bien paradoxal !
Quant à votre rejet de l'amendement, il est quelque peu choquant d'indexer le barème de l'ISF sur l'inflation et de refuser d'indexer la prime pour l'emploi sur cette même inflation. Il y a eu de l'inflation en 2008 et vous n'avez pas indexé la prime pour l'emploi. Nous avons donc le sentiment qu'il y a deux poids et deux mesures. Les redevables de l'ISF bénéficient, d'une certaine manière, d'une indexation sur l'inflation, tandis que ceux qui touchent la prime pour l'emploi, c'est-à-dire les plus modestes des salariés, sont contraints, si j'ose dire, d'encaisser l'inflation sans qu'aucun geste soit fait en leur faveur. C'est aussi, nous semble-t-il, un paradoxe qu'il serait bon de lever.