Je suis prêt à voter les deux amendements, d'abord et surtout l'amendement de la commission des finances et de son président. Il me semble qu'à la fois politiquement et symboliquement, ce serait une grande avancée que, sur tous les bancs, on fasse ce geste, pour redonner confiance. La confiance, on le sait, compte beaucoup en économie.
Cela dit, je ne partage pas l'analyse de certains collègues, tels que notre ami Pierre-Alain Muet, sur l'origine de la crise mondiale. Celle-ci serait due, disent-ils, à la dérégulation des marchés financiers, à la folie ou à l'« exubérance irrationnelle », comme le disait il y a quelques années Alan Greenspan, de ces mêmes marchés ; et dès lors que ceux-ci seraient mieux régulés, plus encadrés, tout redeviendrait comme avant, la croissance redémarrerait, le commerce repartirait de plus belle, la prospérité serait de ce monde. Je ne le crois pas.
En observant la succession des événements de l'économie réelle avant septembre 2008 et la chute de Lehman Brothers, on constate en effet que c'est la hausse continue des matières premières sur les marchés new-yorkais qui a produit la crise des subprimes. La dérégulation des marchés et les marchés eux-mêmes n'ont été qu'un accélérateur ou un multiplicateur de la crise, mais cette crise est née de l'économie réelle. Elle provient, d'une certaine manière, de la géologie, non de la finance.