Ce texte est typiquement un texte d'intérêt général, qui devrait être voté en dehors de tout clivage. Il intéresse la vie des Français dans un climat caractérisé par la baisse du pouvoir d'achat – elle est incontestable –, et par la précarisation de l'emploi, avec notamment une explosion, dans certains de nos quartiers, du temps partiel subi. Dans le même temps, le logement représente une part de plus en plus importante du budget des ménages. Le 10 ou le 15 du mois, on se pose la question de savoir comment on va vivre, et l'on est parfois obligé de se tourner vers de véritables usuriers.
On nous dit que notre proposition pourrait poser un problème d'emploi dans les banques. Envisager la question du crédit revolving sous cet angle-là est indigne vis-à-vis de ceux de nos concitoyens qui vivent des drames familiaux extraordinaires précisément parce que ce type de crédit entraîne la perte des notions de durée et de niveau de remboursement.
Il suffirait de regarder les publicités que les gens reçoivent par la poste, particulièrement les populations fichées comme les plus modestes. Ces publicités absolument scandaleuses visent à faire croire que l'on peut emprunter quasiment sans rien rembourser, et que si l'on ne plus rembourser, on pourra se faire racheter son crédit. Et c'est toujours dans les publications que reçoivent les plus modestes, ceux qui sont le plus en difficulté, que l'on trouve les publicités les plus scandaleuses.
Ce que nous voulons, c'est encadrer le crédit à la consommation. On peut envisager de le rendre peut-être plus facilement accessible à ceux qui sont le plus en difficulté, mais l'offre de crédit doit être responsable. Le crédit revolving, le crédit renouvelable, est aujourd'hui une abomination pour ceux qui, dans notre société, sont les plus modestes.
Se mettre du côté de ceux qui refusent de légiférer dans l'urgence, car il y a urgence, c'est se mettre du côté des usuriers. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)