La RGPP aurait pu être une politique intelligente de remise à plat des politiques publiques. Mais, en la subordonnant au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, vous l'avez dévoyée. Dans le cadre de mon rapport sur la gestion des finances publiques, j'ai consulté les huit organisations syndicales représentées au sein du Conseil supérieur de la fonction publique de l'État. Outre qu'elles avaient été à peine consultées, toutes m'ont indiqué qu'il aurait fallu commencer par débattre des missions, avant de définir avec l'administration l'évolution des effectifs qui devait en résulter. Toutes ont dénoncé les suppressions massives d'emplois, qui ont conduit à adapter le fonctionnement des services « de façon bâclée », en mettant en place « une gestion à la petite semaine ».
Nous avons, en France, une fonction publique remarquablement formée et performante, que le monde entier nous envie. Avec l'objectif du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, vous avez réussi à désorganiser nos services publics et à en décourager les agents.
Vous avez supprimé 33 000 postes dans la fonction publique, tout cela pour un impact budgétaire de 500 millions d'euros par an : à ce rythme, il va falloir un certain temps pour ramener à zéro le déficit de 141 milliards d'euros !