La lecture de son rapport est encore plus édifiante, car ce qu'il présente comme le scénario le plus probable, un scénario noir, mais le seul qui s'inscrive à peu près dans la continuité de la politique budgétaire menée depuis 2002, nous conduit à un endettement qui dépassera 100 % en 2013.
Le montant du déficit de 2009 – 141 milliards – correspond, à peu de choses près, à la somme des investissements de l'État – 14 milliards –, des intérêts de la dette – 42 milliards – et de la totalité de la masse salariale du budget général : 84 milliards.
Financer l'investissement par le déficit, c'est normal. Financer la totalité des intérêts de la dette par le déficit, c'est ce que l'on appelle de la cavalerie, dans le secteur privé. Seuls les États se le permettent. Financer l'investissement, les intérêts de la dette et la masse salariale par le déficit, cela n'a pas de nom. C'est pourquoi le budget que vous nous présentez est irresponsable. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Quand, chaque jour, l'État emprunte sur les marchés financiers entre un demi-milliard et un milliard d'euros pour couvrir une grande partie de ses dépenses courantes et les intérêts de sa dette, en quelque sorte pour boucler ses fins de mois, il est véritablement indécent d'évoquer un « grand emprunt pour financer des dépenses d'avenir ». Quel est le sens de notre débat budgétaire, dès lors que nous savons déjà que nous examinerons, dans quelques mois, un collectif destiné à financer des dépenses d'investissement qui devraient naturellement figurer dans un budget digne de ce nom.