Monsieur le président, monsieur le ministre du budget, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, un an après la faillite de Lehman Brothers, la « crise du siècle » semble déjà passée de mode, à tel point que, depuis plusieurs semaines, nos conversations et nos prises de positions sur le projet de loi de finances laissent penser que, désormais, le plus dur est derrière nous.
Pour ma part, je ne crois pas que nous ayons traversé la période le plus difficile de la crise et, si la tempête financière est manifestement passée, je pense que nous devrons désormais en gérer les conséquences durant plusieurs années. Cette crise a provoqué un ralentissement brutal qui a stoppé net la machine économique pendant plusieurs semaines et interrompu la création de valeur entraînant les effets que nous connaissons.
C'est la raison pour laquelle, monsieur le ministre, je voudrais d'abord saluer l'efficacité de la réponse publique française face à la crise. La France fut réactive, je crois que chacun en convient, et si j'observe, ici et là, que s'expriment parfois des reproches, par exemple en ce qui concerne la stratégie, ces derniers ne sont guère documentés et ils sont assénés à la volée, sans réelle démonstration.
Tant le plan de sauvetage des banques que le plan de relance de l'économie ont contribué à un rebond rapide de l'économie française. Alors qu'au début de l'année 2009 les experts s'accordaient à dire que le retour de la croissance n'aurait pas lieu avant la fin du premier semestre 2010, dès le premier trimestre 2009, le rebond du PIB de 0,3 %...