Il se retrouve seul dans une situation difficile. La France ne se résoudra à tenir l'augmentation de 1 % en volume que le dos au mur. Or c'est dans cette situation que nous sommes aujourd'hui. À moyen terme, il ne servirait à rien de changer de majorité, car nous n'avons plus de marges de manoeuvre. Il faut l'expliquer aux Français.
Le véritable enjeu est de prendre en compte l'exemple japonais. Contrairement à ce qu'on prétend, on peut passer d'un endettement de 100 % à 200 %. Celui du Japon atteint même 220 %. Mais ce pays ne connaît plus de croissance, la totalité de l'épargne des ménages étant absorbée par le financement du déficit public. Pour 2010, le Gouvernement estime le nôtre à 170 milliards, ce qui représente pratiquement le montant de l'épargne brut des ménages français. Autant dire que, si nous vivions dans une économie fermée, il n'y aurait plus un sou pour financer les investissements du secteur privé, réduit de ce fait à l'autofinancement. La France importe de l'épargne étrangère pour financer sa dette publique, détenue à près de 60 % par des non-résidents.
Je vous le concède, la situation des États-Unis est encore pire. Le déficit public américain se situe non à 8,5 % mais à 12 ou 13 % du PIB...