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Intervention de général d'armée Elrick Irastorza

Réunion du 14 octobre 2009 à 10h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Elrick Irastorza :

Passé l'engouement initial, l'externalisation étant alors comprise comme la solution à tous nos problèmes, la situation s'est quelque peu rationalisée. Ainsi, dans certains domaines très sensibles, comme celui du maintien des matériels en condition opérationnelle, il est apparu nécessaire de conserver un savoir-faire, ne serait-ce que pour entretenir nos équipements sur les théâtres d'opération les plus exposés. La mission pour la coordination de la réforme procède ainsi à des ajustements relevant du pur bon sens.

Pour autant, il ne faut pas confondre externalisation et sous-traitance. Des opérations de sous-traitance sont en effet conduites dans certaines garnisons permettant de nous décharger, par exemple, de l'entretien des espaces verts. L'objectif est de dégager les soldats professionnels de charges qui pourraient paraître ancillaires et qu'ils acceptent d'ailleurs de moins en moins, ce qui me conduit tout naturellement à la question relative au recrutement.

Nous ne connaissons pas à l'heure actuelle de problème en la matière, sinon celui de la réalisation des effectifs. Il s'agit d'un phénomène mécanique dû, en phase de réduction des effectifs, à la peur de dépasser les crédits de la masse salariale. Quand vous déclinez cette politique par sous-ensembles, tout le monde prend de la marge, et à force de vouloir être juste, on se retrouve finalement en dessous de l'objectif visé. Nous n'avons en tout cas pas de problème de recrutement d'officiers, de sous-officiers et de militaires du rang.

Toutefois, un effort de fidélisation est nécessaire pour ces derniers. Il est en effet déraisonnable de recruter, comme à l'heure actuelle, trop de sous-officiers ab initio alors que nous faisons partir dans le civil des engagés qui ne demanderaient pas mieux que de poursuivre leur carrière. J'ai pris la décision de supprimer toutes les barrières qui jalonnaient le parcours des militaires du rang. Si nous conservons le dispositif attractif permettant aux personnels partant entre neuf et onze ans de recevoir une prime de départ, les quinze ans pourront être dépassés, le tout sans impact sur les pensions puisque les flux seront gérés. Simplement, il n'existe plus de barrière automatique : à partir du moment où un militaire compétent veut rester et où nous avons le poste, il n'y a pas de raison pour que nous ne le gardions pas. La compensation sera immédiate, grâce à une réduction des flux d'entrée, donc des coûts de recrutement et de formation initiale. Ainsi nos militaires pourront avoir dans nos régiments une carrière un peu plus longue. Tous ne le souhaitent d'ailleurs pas forcément.

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