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Intervention de général d'armée Elrick Irastorza

Réunion du 14 octobre 2009 à 10h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Elrick Irastorza :

Laissant au directeur central le soin de s'exprimer sur l'évolution du service de santé des armées, je vous ferai simplement part d'une certitude, celle de la nécessité de conserver un service spécifique de l'état militaire afin d'assurer le soutien de nos unités en opérations puis d'éviter toute gestion chaotique de l'accompagnement de nos blessés. Pour les soins apportés aux blessures physiques, la situation peut être qualifiée de tout à fait correcte. L'accompagnement des traumatismes psychiques ou psychologiques est en revanche beaucoup plus compliqué.

Le dispositif mis en place comprend une partie expérimentale, avec l'ouverture à Chypre, pour les troupes de retour d'Afghanistan, de ce que nous avons appelé un sas où, pendant deux ou trois jours, nos hommes peuvent se poser plutôt que passer brutalement d'un théâtre d'opération à un cadre familial, ce qui n'est pas simple à gérer aussi bien pour celui qui rentre que pour la famille. Cette courte période permet par exemple d'expliquer à nos soldats qu'il n'est pas anormal qu'ils s'interrogent et qu'ils soient perturbés, et que nous pouvons les aider. Il est en effet compréhensible, quel que soit le grade, qu'après six mois de vie particulièrement intense et exposée, on ressente une perte de repères et l'on se questionne.

La partie pérenne du dispositif porte sur l'accompagnement dans la durée, avec des fiches d'entretien et des rendez-vous d'étape aussi bien avec le chef de section qu'avec le commandant de l'unité. Nous avons en effet voulu une certaine formalisation en la matière, même s'il appartient au chef de section de savoir si ses hommes vont bien ou pas. La cellule d'intervention et de soutien psychologique de l'armée de terre (CISPAT) est envoyée en renforcement sur le théâtre dès qu'un problème se pose, mais nous avons sur place des psychologues à temps plein.

Pour ce qui concerne l'accompagnement des familles de nos tués et de nos blessés, le soutien actuel, en appui de la solidarité de la nation, se fait correctement. Notre association « Terre fraternité » permet d'être très réactif, en particulier dans des situations de détresse que l'administration aurait, pour mille raisons, des difficultés à gérer immédiatement. Elle vient en appui de la cellule d'aide aux blessés et aux familles de nos tués (CABAT), rattachée au Gouverneur de Paris.

Honnêtement, je crois que nous faisons le maximum de ce qui peut être fait. Je tiens en particulier à souligner que nos tués en opération sont honorés comme il se doit, depuis l'accueil dans les aéroports jusqu'aux obsèques familiales.

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