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Intervention de général d'armée Elrick Irastorza

Réunion du 14 octobre 2009 à 10h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Elrick Irastorza :

Les bases de défense sont la conséquence de l'objectif de réduction des effectifs, en particulier de ceux dédiés à l'administration générale et aux soutiens communs où elle doit atteindre 15 % au minimum. Si ces bases sont essentielles pour la réforme, leur réussite ne doit pas se faire au détriment du reste.

Une base de défense, c'est d'abord une circonscription d'administration militaire à laquelle sont rattachés les régiments et unités qui y sont stationnés. Si la réduction du nombre de bases est envisagée, c'est parce qu'il a semblé finalement préférable d'accroître leur périmètre plutôt que de laisser isolé un régiment stationné à cinquante kilomètres d'une base. Pour autant, assurer aux hommes que les bases de défense nous permettront de mieux fonctionner qu'à l'heure actuelle ne va pas de soi car, comme toujours, il y a rupture avec les habitudes prises. Cependant, la réorganisation est indispensable pour permettre de préserver l'outil opérationnel. La mission de coordination des restructurations suit de façon notariée l'évolution. Les onze bases expérimentales qui nous ont déjà permis de tirer certaines conclusions, se verront adjoindre sept autres bases en 2010, ce qui nous rapprochera encore d'un fonctionnement de la totalité des bases en 2011.

Concernant la maîtrise des départs, je rappelle que ne part pas qui veut. Les personnels postulent et c'est la direction du personnel qui décide. L'administration générale et les soutiens communs constituent une cible privilégiée pour bénéficier des dispositifs d'aide au départ. Cela peut paraître injuste, mais au moins cela nous permet d'éviter les déséquilibres dans certains métiers dont nous avons besoin.

L'abandon de certaines infrastructures permettra d'économiser les programmes de rénovation les concernant. Si, au départ, le programme de rationalisation nécessite d'autres investissements, le coût sera amorti dans la durée. C'est à cette aune qu'il faut comprendre la suppression de 147 emprises.

L'armée de terre emploie trois types de drones.

Le 61e régiment d'artillerie dispose ainsi du CL 289, qui est en fin de vie, et du système de drone tactique intérimaire (SDTI), petit avion qui, après avoir connu certains déboires, donne toute satisfaction grâce à sa très bonne qualité d'optique. Son utilisation est quasi quotidienne, que ce soit pour appuyer les reconnaissances, pour régler les tirs d'artillerie ou encore pour faciliter l'appui aérien. Nous avons d'ailleurs décidé de prolonger son utilisation et nous avons même racheté aux Canadiens des vecteurs de la même famille.

Le drone de reconnaissance au contact (DRAC) est un petit drone tactique mis en oeuvre au niveau de l'unité pour aller chercher du renseignement à une dizaine de kilomètres. Une section par brigade en est dotée. Il a présenté deux difficultés majeures de mise au point, mais la première, due à l'interférence entre l'optique et le système de géo-référencement, a été réglée par l'industriel, et la seconde, liée à des problèmes de motorisation, est en cours de règlement. Les vols devraient être relancés assez rapidement.

Quant aux autres drones, il s'agit de systèmes plus lourds qui sont servis par l'armée de l'air. Ils entrent dans une autre logique que celle de l'armée de terre, laquelle a besoin de drones opérationnels permettant d'aller chercher tout de suite l'information face à une situation donnée ou de venir immédiatement en appui d'une décision. Les grands drones obéissent, eux, à une logique d'ordre plutôt stratégique impliquant une programmation des vols avec une réactivité différente.

Nos besoins en drones sont satisfaits en Afghanistan, mais ils restent fragilisés du fait des difficultés rencontrées par le DRAC que l'industriel s'emploie à régler activement.

Enfin, disposer de traducteurs ou d'opérateurs d'écoute performants n'est pas chose aisée. On ne sait jamais ce qui sera répété par un interprète dans une autre langue. De même, le renseignement exige une grande maîtrise de la langue écoutée, car de l'écoute dépendront nombre de décisions.

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