Ce n'est pas moi, mais le Premier ministre, qui a déclaré que notre pays était en situation de faillite.
Certes, il y a la crise, et il serait stupide de notre part de considérer qu'elle n'a pas contribué, pour partie, à l'évolution de nos comptes publics. La dégradation qu'ils connaissent, nous la retrouvons dans tous les pays de l'Union européenne et dans d'autres. Toutefois, de nombreux pays comparables au nôtre sont partis de situations beaucoup plus saines, avec un déficit structurel moins élevé, ce qui explique qu'à l'issue de la crise, la France se trouvera en plus mauvaise posture que ses partenaires, et ce sera d'ailleurs perceptible dès 2010. Avec un déficit public comparable, l'Allemagne connaîtra déjà une réduction de son déficit et un niveau de croissance supérieur à celui prévu pour notre pays. La Cour des comptes relève à cet égard que, selon les organismes internationaux, la position de la France se dégraderait plus que celle de l'Allemagne et de l'ensemble de la zone euro en 2010. Certes, comparaison n'est pas toujours raison, mais l'exercice a son utilité.
Je reconnais au Gouvernement une qualité, c'est l'imagination débordante dont il fait preuve quand il s'agit de parler de déficit public comme si les termes « déficit structurel » n'étaient pas suffisants : « déficit de crise », « déficit hors plan de relance », « déficit hors surcoût temporaire de la réforme de la taxe professionnelle » et même – je n'invente rien – « déficit hors surréaction des recettes fiscales ». Bravo, monsieur le ministre !