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Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 20 octobre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Reprise de la discussion

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Avec Patrick Devedjian, nous avons aussi consacré un tiers des mesures de relance – c'est-à-dire 14 des 45 milliards engagés – au soutien de la consommation. Et contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres pays, elle a tenu bon en 2009, puisqu'elle a augmenté de 0,6. Et elle tiendra bon en 2010 : nous prévoyons une augmentation de 0,8 %.

Ces efforts sont aujourd'hui récompensés, comme l'a dit Éric tout à l'heure. C'est bien la raison pour laquelle nous avons décidé de reconduire un certain nombre de ces mesures, grâce à 4,1 milliards d'euros de crédits supplémentaires.

À quoi seront-ils consacrés ? D'abord, aux politiques de l'emploi. Le fonds d'investissement social, le FISO, sera doté en 2010 de 1,4 milliard d'euros. Le dispositif « Zéro charge », qui permet aux entreprises de moins de dix salariés d'embaucher, sera lui aussi maintenu, pour que celles qui embauchent avant le 30 juin 2010 puissent bénéficier de douze mois d'exonération.

Pour soutenir la consommation des ménages, Éric Woerth l'a rappelé, la prime à la casse est prolongée, avec une réduction en sifflet : elle passera de 1 000 à 700 euros le 1er janvier, puis de 700 à 500 euros le 1er juillet. Le doublement du prêt à taux zéro sera également maintenu jusqu'au 30 juin 2010.

Pour soutenir l'innovation, à laquelle nous croyons fortement, le Gouvernement a décidé de prolonger le remboursement anticipé du crédit impôt recherche pour les dépenses engagées par les entreprises avant la fin de l'année 2009. Ce sont 2,5 milliards d'euros qui seront consacrés à l'innovation.

Aujourd'hui, la reprise est un peu là en France, en Allemagne, au Japon, mais pas partout. C'est la raison pour laquelle l'hypothèse de croissance que nous avons retenue pour l'année 2010 est de plus 0,75 %. C'est une hypothèse conservatrice, qui consiste, pour la première fois depuis bien longtemps, en une révision à la hausse, bien que modérée. Elle tient compte de l'impact des mesures de relance et d'une légère amélioration du climat économique mondial, alors que ni notre économie ni celles des pays développés ne sont encore durablement rétablies. La relance par l'investissement décidée en France nous permet cependant de réaliser des performances deux fois supérieures à celles de la zone euro. La prévision de croissance négative pour l'année 2009 est de 2,25 %, légèrement inférieure pour certains experts, alors qu'elle est de moins 5,3 % pour l'Allemagne, moins 5,1 % pour l'Italie et moins 4,4 % pour la Grande-Bretagne.

Voilà pour ce qui est de la politique économique que nous avons mise en oeuvre pendant l'année 2009, qui ciblait la relance tout en continuant les réformes nécessaires pour améliorer la compétitivité française.

Privilégier la reprise pour permettre l'emploi, voilà ce que nous souhaitons.

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