Parmi les candidats à l'élection présidentielle, il faut distinguer Pierre Mamboundou, l'opposant de toujours, des autres, issus du sérail. La vision de la politique étrangère de ces derniers ne peut pas être très différente de celle d'Omar Bongo. Ils ont d'ailleurs gardé des relations, formelles et informelles, avec la France, tout au long de la campagne électorale.
Quant à M. Mamboundou, il semble qu'il soit l'héritier de certaines traditions tiers-mondistes, mais je n'ai pas connaissance de positions très précises qu'il aurait pu prendre dans le domaine de la politique étrangère. Reste que c'est lui le vrai opposant : même si Mba Obame adopte désormais une position très tranchée, il a tout de même été ministre de l'intérieur d'Omar Bongo.
Le différend territorial avec la Guinée Équatoriale porte notamment sur un îlot, peut-être pétrolifère – d'où la querelle. Il est vrai que les Équato-guinéens nous ont approchés à ce sujet, en dépit d'une convention signée en 1974 entre le Gabon et la Guinée Équatoriale, par laquelle celle-ci reconnaît la souveraineté du Gabon sur ce territoire. Les cartes dont nous disposons en tant qu'ancienne puissance coloniale semblent donner raison au Gabon : nous ne sommes donc pas les mieux placés pour exercer cette médiation, malgré nos bonnes relations, tant avec le Gabon qu'avec la Guinée Équatoriale.
Didier Julia. Le Président de la République a pourtant promis au président Nguema qu'il s'occuperait de cette médiation.