Vous avez, monsieur Gompertz, évoqué certains contrastes qui caractérisent la situation du Gabon, entre l'importance du pays et son poids économique, sa richesse et sa pauvreté, etc. J'y ajouterai un autre contraste, dont on ne parle pas suffisamment : celui entre l'extrême bienveillance que la communauté internationale et la France ont manifesté à l'endroit du président défunt, et ce qu'on savait de lui. On a le sentiment qu'au nom du dogme de la stabilité, on a fermé les yeux sur une corruption endémique au point de reléguer le Gabon au cent septième rang de l'indicateur du développement humain.
Le maintien de la même famille au pouvoir signifie-t-elle que la prédation se poursuivra ? La France et de la communauté internationale doivent-elles changer d'attitude afin de laisser s'exprimer les voix qu'il est nécessaire d'entendre et de favoriser un changement de gouvernance ? Un pays ne peut pas demander à bénéficier de l'aide internationale tout en continuant sur cette pente de la mauvaise gouvernance.