Lorsqu'on écoute la présidente du MEDEF, on se dit que les patrons français, ceux qui figurent au CAC 40 et gagnent 300 fois le SMIC – je ne parle pas des patrons de PME qui, eux, gagnent trois fois le salaire minimum – n'ont pas à se faire du souci : ils n'ont pas besoin de recourir au lexomil le soir en se couchant ! Ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles !
Vous êtes dans la gesticulation verbale et vous ne faites qu'énoncer des principes parce que vous savez que les gens sont en colère et qu'ils ont été choqués. Mais dès lors qu'il s'agit de passer aux travaux pratiques, vous ne donnez pas de chiffres et l'encadrement reste verbal : paroles, paroles ! Je ne demande qu'à être démenti, mais je prends le pari, monsieur le secrétaire d'État, que vos décrets ne contiendront aucun chiffre. Il n'y aura que de vagues principes. Ensuite, qui ira vérifier ? Nul ne le sait !
En revanche, si vous retenez, comme vous l'avez dit tout à l'heure, la proposition sur le comité de rémunération, ce ne sera certes pas une révolution, mais ce sera tout de même un geste important, à condition que les actionnaires soient au courant et que le comité d'entreprise soit informé. Car si le comité de rémunération continue à délibérer à huis clos, cela n'aura guère d'intérêt. Or je crains que nous n'allions vers ce type de démarche.
Quand vous dites, monsieur le secrétaire d'État, que le Gouvernement a nommé M. Camdessus pour veiller à ces questions, vous me faites rajeunir ! (Sourires sur les bancs du groupe SRC.) Cela ne date pas d'hier que M. Camdessus veille sur l'orthodoxie monétaire française et européenne. Si c'est le tigre que vous avez trouvé pour mettre dans le moteur, permettez-moi de vous dire que les chatons vont pouvoir ronronner tranquillement !