Pour cela, vous n'avez pas hésité à surpeupler les circonscriptions de l'est de la ville, qui avaient voté pour des députés socialistes et verts, et à sous-peupler celles de l'ouest détenues par l'UMP. La conséquence, aussi évidente qu'inadmissible, était qu'une voix de droite aurait eu plus de valeur qu'une voix de gauche !
Pour arriver à vos fins, vous n'avez eu d'autre choix que de mépriser totalement la jurisprudence du Conseil d'État voulant qu'à Paris les frontières des circonscriptions respectent le plus possible celles des arrondissements et des quartiers administratifs. Dans votre projet, vingt et un de ces quartiers sur quatre-vingts se voyaient ainsi à cheval sur deux circonscriptions, alors qu'il n'y en a que six actuellement.
Outre la première et la onzième circonscriptions, votre troisième cible était la dix-septième, qui englobe une partie des 17e et 18e arrondissements, et dont je suis l'élue. Ce que vous avez tenté d'y faire est un exemple très parlant de vos pratiques et de vos véritables objectifs. Puisque les circonscriptions du 16e arrondissement n'étaient pas assez peuplées, vous deviez en supprimer une. Mais, pour ne pas faire perdre un siège à l'UMP, vous avez inventé un découpage alambiqué afin de noyer les voix de la seule circonscription de gauche du nord-ouest parisien. C'est ainsi qu'est apparue, un beau matin, une très longue, étroite et insolite circonscription surnommée la circonscription « banane »…