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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 15 octobre 2009 à 9h30
Encadrement des crédits à la consommation et action de groupe — Rappel au règlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Je souhaite faire observer à M. le président de la commission qu'une fois de plus, la prétendue revalorisation du rôle du Parlement – « l'hyper-Parlement » face à « l'hyper-Président » – ne correspond à aucune réalité. Comme à chaque fois que le groupe socialiste dépose une proposition de loi, la majorité la traite par le mépris et utilise des manoeuvres dilatoires pour éviter que nous ne passions au vote. Ainsi vous avez demandé, afin d'éviter d'être mis en minorité, qu'un vote solennel ait lieu la semaine prochaine, tant il semble difficile de mobiliser, un jeudi matin, les députés d'un groupe UMP pourtant largement majoritaire ; il est vrai qu'il s'agit de débattre avec l'opposition.

Plutôt qu'à une revalorisation des droits du Parlement, nous assistons surtout à la confusion et à la dégradation des conditions de travail, en tout cas, certainement pas à l'émergence de droits nouveaux pour les parlementaires, en particulier ceux de l'opposition.

Plus généralement, sur un plan politique, je veux rappeler que nous avons vécu, il y a un an, la crise des subprimes, qui a conduit à un endettement considérable des ménages américains cherchant à devenir propriétaires alors qu'ils n'étaient pas solvables. Nous considérons, pour notre part, que le crédit revolving est l'équivalent des subprimes pour les consommateurs. Il ne suffit pas de faire de grands discours affirmant la nécessité de réformer le capitalisme : il faut agir concrètement ! Or, une fois de plus, le Gouvernement s'emploie à produire un écran de fumée, que ce soit avec le discours de Mme Lagarde, destiné à riposter à notre proposition de loi, ou avec vos propos ambigus qui cachent mal votre recul devant l'action.

Alors que nous vous faisons des propositions claires, vous vous réfugiez derrière le moindre prétexte pour ne pas y donner suite. Ainsi, vous tirez argument du fait que telle ou telle association ne serait pas enthousiaste. Effectivement, il faudrait mettre en place des solutions alternatives afin de permettre aux consommateurs d'accéder au crédit, mais je peux vous assurer que nous avons reçu de très nombreux témoignages, par mail et par courrier, de personnes qui soutiennent notre action et souhaitent qu'un geste fort soit accompli, ce que vous êtes incapables de faire.

Vous vous étonnez que la popularité du Président de la République baisse, mais comment pourrait-il en être autrement, à force de faire des discours qui ne sont jamais suivis d'effet, ou bien d'un effet contraire à ce qui est annoncé ? Nous en avons eu un nouvel exemple récemment, avec un discours sur les valeurs et la promotion au mérite et au travail, alors que l'on voit tout l'inverse être mis en oeuvre. Il en est de même avec la réforme fiscale et la défense des consommateurs. Vous nous faites une nouvelle démonstration qu'entre le discours et les réalités, il y a un immense fossé.

On peut comprendre que les Français donnent sa chance à un Président en début de quinquennat, en admettant que le volontarisme de ses discours ne soit pas immédiatement suivi d'effet. Nous sommes maintenant à mi-mandat et compte tenu des délais écoulés, nos concitoyens veulent désormais des résultats. Ces résultats, vous êtes incapables de les leur apporter, car vous ne voulez rien changer à votre politique dogmatique, injuste et inefficace, qui pénalise la France et les Français ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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