C'est la raison pour laquelle l'Islande a demandé son entrée dans l'Union. C'est également la raison pour laquelle la Suède et le Danemark s'interrogent sur leur entrée dans l'euro. Toutefois, il nous appartient de faire partager notre conviction de la nécessité d'Europe également par temps calme. C'est tout l'objet des preuves tangibles et des apports concrets de l'Europe, que le Président de la République a su donner comme ambition à notre pays. La commission des affaires européennes s'efforcera évidemment, monsieur le président, de contribuer à cet effort indispensable.
Revenons aux institutions, je l'espère pour la dernière fois avant longtemps.
Sur le plan institutionnel, ce qu'il importe en premier lieu, c'est de poser sans tarder la clef de voûte de notre nouvel édifice, à la confluence des trois arcs que constitueront le Président de la Commission – José Manuel Barroso, brillamment élu parce que sa majorité a été clairement choisie par les peuples –, le Haut représentant et le Président du Conseil européen.
Si le choix des chefs d'État et de Gouvernement est à la hauteur de l'enjeu, si le nouveau Président de l'Union incarne un engagement profond et ambitieux, véritablement européen, si ses premiers pas, qui seront décisifs, sont ceux d'un président « leader » et non ceux d'un simple « chairman », alors, je crois fermement que l'Europe aura gagné ce qui lui fait tant défaut aujourd'hui : un visage pour dialoguer avec ses peuples et avec le monde. Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, pouvez-vous nous indiquer quelle sera l'approche de la France sur cette question décisive ?
Le Conseil européen ne s'arrêtera pas là. Je passe rapidement sur les questions déjà abordées, comme la nouvelle Commission, qui devra compenser l'occasion manquée de la cohérence d'une équipe resserrée par la sagesse et l'équilibre d'un choix avisé des compétences et des sensibilités. Pouvez-vous, à ce propos, nous préciser le calendrier prévu pour la mise en place de la nouvelle Commission ?
Toutefois, je veux aujourd'hui insister sur les défis politiques majeurs qui nous attendent.