J'ai travaillé avec Xavier Breton sur les évaluations qui ont montré, de façon très réductrice, une baisse de niveau entre 1987, 1997 et 2007 et je sais combien l'école primaire est importante : si l'enfant y acquiert de bonnes bases, il saura se débrouiller dans n'importe quel lycée. Ce qui soulève la question de la formation des maîtres. Or, les deux fois 108 heures de stage prévues ne me semblent pas suffisantes. Les étudiants qui réussissent le concours de professeur des écoles, pour la plupart de niveau bac + 5, devraient suivre plus de stages pratiques. Une des solutions, mais qui pose problème du point de vue du statut de la fonction publique, serait de mettre en place un prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 : les étudiants suivraient ensuite des stages jusqu'à l'obtention du master. Ils seraient ainsi à la fois beaucoup mieux formés sur le terrain et sûrs de leur vocation, et cela permettrait d'éviter le problème de ceux qui, une fois parvenus à bac + 5, ratent le concours et ne savent plus quoi faire de leur diplôme acquis dans certaines filières, comme psycho ou socio par exemple. Une autre idée, plus facile à mettre en oeuvre, consisterait à accorder un bonus, au concours, à ceux qui ont suivi des stages.
Par ailleurs, la nouvelle autonomie des universités a fait passer les IUFM sous leur égide. Or, pour prendre mon département en exemple, on n'enseigne pas en Aveyron comme à Toulouse. Lorsqu'on sort de l'IUFM en Aveyron, on doit savoir gérer des classes uniques. Ce n'est pas exactement la même formation. Il me semble donc important que le ministère demande aux universités de conserver l'implantation départementale des IUFM.