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Intervention de Christian Jacob

Réunion du 7 octobre 2009 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur les suites du sommet du g 20 et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob, président de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Après Londres au printemps, la réunion du G 20 s'est tenue à Pittsburgh les 24 et 25 septembre. Elle a été précédée la veille, à New York, d'une conférence sur le changement climatique dans le cadre de l'ONU et c'est sur ce sujet que je voudrais vous interroger plus précisément, madame la ministre.

Les préoccupations environnementales ont pu être prises en compte à travers la relance économique, à travers les industries vertes et les énergies renouvelables dans le cadre du G 20. Elles devront intervenir également dans la préparation du sommet de Copenhague en décembre prochain pour définir les nouveaux objectifs à la suite du protocole de Kyoto. Le président Obama a d'ailleurs voulu mettre en avant cette dimension environnementale en choisissant pour cadre du G 20 la ville de Pittsburgh, ancien bastion de la métallurgie et de la sidérurgie, longtemps nommée la cité de l'acier. Cette ville, qui a connu la désindustrialisation dans les années quatre-vingt et perdu plus d'un tiers de ses emplois, s'est reconvertie dans la médecine, la haute technologie et le développement durable. Aujourd'hui, c'est une des cités les plus propres et les plus attractives.

Les principales difficultés pour le succès des négociations à venir sont cependant les suivantes : le Président Obama ne dispose pas d'une majorité au Congrès prête à adopter ses positions sur l'environnement et la population américaine est également partagée en matière d'écologie. Ainsi, les déclarations préalables comme celles de Mike Fromon, conseiller adjoint à la sécurité nationale pour les affaires économiques internationales, qui proposait de supprimer les subventions publiques allouées à l'énergie fossile, ne trouvent pas leur traduction dans les faits.

À Pittsburgh, le Président Obama s'est donc limité à des déclarations plutôt vagues, compatibles avec les intérêts économiques américains, mais finalement peu utiles dans l'optique du prochain sommet de Copenhague.

Cette situation est d'autant plus inquiétante que les États-Unis restent l'un des plus gros émetteurs de gaz par effet de serre par habitant de la planète, si ce n'est le plus gros émetteur. D'autres pays ont en parallèle consenti des efforts importants. Le Japon a ainsi confirmé son objectif de réduction de 25 % des rejets polluants d'ici à 2020. La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, refuse toujours de s'engager dans des objectifs chiffrés dans ce domaine, mais le président Hu Jintao a fait un signe fort en s'engageant vigoureusement à développer les énergies renouvelables non fossiles dans la consommation de son pays à hauteur de 15 % environ d'ici à 2020. Le président chinois a également annoncé une protection de la forêt pour favoriser l'absorption du CO2.

Le Président Nicolas Sarkozy a quant à lui annoncé qu'il souhaitait réunir en novembre les représentants des principales économies du monde, qui sont aujourd'hui à l'origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, et « sortir des jeux de rôle, des discours qui ne sont pas suivis d'effets, des jeux diplomatiques ». Il a annoncé une initiative conjointe avec l'Allemagne, le Brésil et le Royaume-Uni pour financer la lutte contre le changement climatique. J'aurais aimé, madame la ministre, que vous nous donniez des précisions sur cette initiative essentielle pour les enjeux environnementaux qui nous rassemblent.

En conclusion, je veux vous dire combien nous saluons et soutenons l'action du Président de la République et du Gouvernement en faveur de l'environnement. Cette action rencontre un écho remarquable sur la scène internationale. Il reste maintenant à convaincre les parlementaires et le peuple américains. La diplomatie française a là un rôle important à jouer, de même – pourquoi pas ? – que la diplomatie parlementaire. Modestement, à la place qui est la sienne, la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire est prête à prendre toute sa place dans ce débat. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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