Car, comme le rappelle Patrick Artus, dénonçant un capitalisme à la recherche d'un rendement à tout prix, accordant toujours plus aux actionnaires au détriment des revenus du travail : « Au-delà d'un simple procès de la finance, il y a lieu d'avoir à l'esprit que c'est un projet co-organisé à un niveau bien supérieur par les gouvernements et les banques centrales. Il faut en cela faire le procès de ce modèle économique. »
Devant cette crise grave, profonde, du capitalisme, le temps est venu d'un autre temps. Vos tentatives pour soi-disant moraliser le capitalisme échoueront pour une raison simple : le capitalisme est immoral par nature, car l'homme est un moyen pour lui et non une fin. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Pour le capitalisme, l'homme est une marchandise, que l'on vend, que l'on achète. Dans ce système le travail de l'homme est d'abord un coût avant d'être une valeur.
Un cycle s'achève aujourd'hui. Une autre organisation du monde devient nécessaire et possible.
Il n'existe qu'un chemin pour en sortir : s'attaquer à la racine du mal.
Il faut interdire les paradis fiscaux partout dans le monde, car aujourd'hui il est complètement faux de dire que le secret bancaire est levé, et encore plus faux que le comportement spéculatif des banques s'est arrêté. Il faut créer une taxe sur les transactions financières. Il faut instituer un impôt mondial sur la fortune. Si vous voulez tenir vos promesses sur les paradis fiscaux, monsieur le Premier ministre, alors demandez à supprimer l'article 56 du traité de Lisbonne qui laisse la liberté totale de circulation aux capitaux !