Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Dominique Raimbourg

Réunion du 15 septembre 2009 à 15h00
Loi pénitentiaire — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Raimbourg :

Il eût fallu instaurer un droit au travail. Mesure certes symbolique : le contrat de travail aurait dû être aménagé, il n'aurait pas été question de congés payés, ni d'envoyer les détenus de La Roche-sur-Yon en vacances aux Sables-d'Olonne ou ceux de Vars à Juan-les-Pins, nous en sommes bien d'accord ! Mais il était nécessaire d'affirmer un principe pour que le dedans soit le plus semblable au dehors.

Il en va de même du RSA. Il aurait été nécessaire de préciser qu'il devait exister un revenu minimum à l'intérieur de la maison d'arrêt, au sein de la maison centrale et que, si le travail ne permettait pas de le percevoir, un RSA devait être nécessairement prévu. Quel était le lieu le mieux placé pour prendre en charge des gens en difficulté ? Quel était l'endroit où on les avait – permettez-moi l'expression – sous la main pour les prendre en charge ? Quel meilleur lieu que celui-ci, où les détenus sont rassemblés de force, pour entamer un travail de réinsertion bien souvent indispensable ?

Même remarque s'agissant de la santé : nous avons déposé une foultitude d'amendements sur ce sujet. En effet, le constat est général et partagé : la santé des détenus est mauvaise. D'où la nécessité d'un bilan de santé à l'entrée, tout comme de soins suivis, avec les possibilités d'aménagement en conséquence. Malheureusement, tous ces amendements ont été rejetés.

Peu de choses également sur cette question très difficile des suicides dans les prisons et si dramatiquement présente que l'on ne connaît pas exactement le nombre de victimes. Je veux bien admettre qu'une comptabilité macabre est compliquée à mettre place ; reste que cette question est si prégnante et les conditions de vie si difficiles que les conditions de travail des surveillants eux-mêmes en deviennent indécentes. Les syndicats indiquent que quinze de leurs membres se seraient suicidés depuis le mois de janvier de cette année.

Autrement dit, nous ne trouvons pas dans ce texte les avancées que nous espérions.

Même remarque pour ce qui touche aux régimes différenciés, question elle aussi très complexe : si l'intention est de dire qu'il y aura une progression, que les détenus, qui se trouvent dans une situation particulière, évolueront doucement vers un système qui les rapprochera de plus en plus de la sortie et des conditions normales de vie, les régimes différenciés sont évidemment une bonne chose.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion