Monsieur le Premier ministre, la crise n'a pas le même goût pour tous. En cette rentrée, le MEDEF et les banquiers se réjouissent d'avoir obtenu la baisse de la taxe professionnelle et d'avoir échappé à une loi limitant les rémunérations des dirigeants et les bonus des traders.
Pour d'autres, en revanche, c'est le chômage massif, la multiplication des licenciements économiques et des ruptures conventionnelles. Ce sont aussi les pressions et menaces sur les salariés du privé et du public pour qu'ils quittent leur emploi. Ce sont enfin des drames humains inédits : des dizaines de suicides au travail à France Télécom, après Renault et tant d'autres entreprises.
Votre majorité est comptable de ce désastre économique et social. Six Français sur dix jugent mauvaise la politique du Gouvernement. Ils sont 63 % à considérer que l'argent public est mal utilisé et mal dépensé.
Sur un an, le nombre total d'inscrits à Pôle emploi a bondi de 20,3 %. Le taux de chômage officiel dépassera les 10 % au quatrième trimestre.
Votre priorité devrait être de tout faire pour répondre aux besoins sociaux, notamment en protégeant les plus faibles. Or vous persistez à être le plus grand licencieur de France en programmant la suppression de 35 000 emplois publics en 2010, dont 16 600 dans l'éducation nationale.
Votre politique a pour résultat un déficit public de 125 milliards d'euros en 2009, de 20,1 milliards pour le régime général de la sécurité sociale.
D'autres solutions existent pourtant. Il faut réformer notre fiscalité dans son ensemble et mettre à contribution les riches. Il faut remettre en cause le bouclier fiscal comme la multitude de niches fiscales qui coûtent 70 milliards au budget de l'État. Il faut revoir l'injuste taxe carbone pénalisant les plus modestes, renoncer à augmenter le forfait hospitalier, renoncer à vos projets de recul de l'âge de la retraite et de suppression des bonifications de pension des mères de famille.
La Poste ne doit pas être privatisée, l'emploi public et privé doit être préservé ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)