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Intervention de Jean Glavany

Réunion du 28 septembre 2009 à 15h00
Parité de financement entre écoles publiques et privées pour l'accueil des élèves hors de leur commune de résidence — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

…qui n'est pas celui de l'équilibre.

Par ailleurs, depuis le début de la discussion, vous n'avez qu'un mot à la bouche, celui de parité. Ce mot, je le conteste formellement ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Et je le conteste d'abord du point de vue constitutionnel, car la Constitution ne protège pas la parité entre les groupes, elle protège l'égalité entre les citoyens. (« Très bien ! » sur les bancs des groupes SRC et GDR.) C'est en raison de cet obstacle que nous avions dû, il y a quelques années, modifier la Constitution pour introduire la parité entre hommes et femmes. Cela devrait vous faire réfléchir. En effet, en raison de ce principe de parité, le dispositif que vous faites adopter aujourd'hui, monsieur le ministre, est fragile sur le plan constitutionnel. Y aura-t-il ou non un recours de la part des parlementaires ? Nous verrons. Mais il y en aura forcément un, et plus vite que vous ne le croyez, puisque désormais les citoyens peuvent demander devant les juridictions la saisine du Conseil constitutionnel, ce qu'ils ne vont pas manquer de faire. Et puisque vous ne tenez pas compte des avertissements que nous vous lançons à ce stade, je crains bien que nous ne soyons obligés de nous retrouver très vite pour corriger ce caractère anticonstitutionnel.

Cette parité, je la conteste également dans ses modalités telles que vous les mettez en place. Mme Delaunay et M. Durand l'on dit : vous parlez de parité, mais vous vous gardez bien de la mettre en oeuvre, notamment en ce qui concerne l'accord préalable du maire. Cet accord est requis pour le public, il ne l'est pas pour le privé : où est la parité ?

Cette parité, je la conteste enfin comme l'a fait M. Desallangre en me référant au préambule de la Constitution de 1946 : « L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir de l'État.» Mais pour remplir ce devoir, on fait preuve de plus ou moins de volonté politique. Et, monsieur le ministre, je vous ai déjà interpellé, aimablement, à ce sujet : vous remplissez ce devoir d'État à géométrie variable. Si vous donniez aujourd'hui à l'éducation nationale tous les moyens dont elle a besoin pour assumer cette tâche, (« Bien sûr ! » sur les bancs des groupes SRC et GDR.) si la lutte contre l'échec scolaire était une vraie priorité, si le combat contre la reproduction des inégalités sociales et de la ségrégation par l'institution était mené efficacement, nous pourrions baisser la garde. Mais tout ce que nous voyons va dans le sens opposé. Cela nous inquiète beaucoup et nous rend extrêmement vigilants.

Monsieur le ministre, pour faire face à ce devoir d'État, chaque responsable politique définit ses priorités. Le principe de parité va brider ceux d'entre eux qui voudraient donner la priorité à l'éducation nationale au nom de leurs convictions. Vous, vous faites l'inverse, vous favorisez l'enseignement privé. Lors de la dernière rentrée, vous avez supprimé un poste pour deux élèves dans l'enseignement public et un poste pour trois élèves dans l'enseignement privé. C'est cela que vous appelez la parité ? Il en va de même des créations de postes.

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