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Intervention de Michel Terrot

Réunion du 20 novembre 2007 à 17h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Terrot :

a ensuite indiqué que dans l'émission Les lundis de l'histoire qu'elle anime, avec d'autres, sur France Culture, elle essaie, le plus souvent possible, de prendre comme sujet l'histoire des femmes. En janvier, des émissions s'intéresseront à l'enseignement des filles au XIXe siècle et à la profession d'enseignante autour du livre de Marlaine Cacouault et aux images des femmes dans la photographie autour du livre de Yannick Ripa.

Les « Rendez-vous de l'histoire de Blois » sont un autre moyen de vulgarisation de ce sujet. Ils réunissent, depuis dix ans, au mois d'octobre, un public très large – entre 25 et 30 000 personnes – au sein duquel de nombreux professeurs d'histoire. Il y a trois ans, « Les femmes dans l'histoire » a été le thème de ce rendez-vous. L'an prochain, il portera sur les Européens. Il faudra qu'au moins une table ronde porte sur l'Europe et les femmes : qu'est-ce que l'Europe a apporté aux femmes ? Qu'est-ce que les femmes représentent dans l'Europe ?

Des bilans ont été réalisés sur les programmes du secondaire. Mme Denise Guillaume a publié, en 1999, une étude sur la place des femmes dans les manuels scolaires. Claude et Françoise Lelièvre sont également spécialisées sur ces questions et ont réalisé des travaux intéressants. Il y a environ quatre ans, Annette Wieviorka, a rédigé un rapport du Conseil économique et social sur la place des femmes dans l'histoire enseignée, qui est le meilleur bilan existant sur la question.

Parmi les IUFM, les instituts universitaires de formation des maîtres, chargés de la formation didactique et pédagogique des professeurs, le plus actif sur ce sujet est à Lyon. Michelle Zancarini s'y emploie à étendre la référence aux femmes dans les programmes scolaires.

La première question posée porte sur la place et la vision des femmes dans l'histoire enseignée et, plus largement dans les programmes.

À l'heure actuelle, il subsiste un fossé très important entre la recherche qui s'est beaucoup développée et sa traduction dans l'enseignement. De façon générale, il a toujours été difficile de faire entrer des recherches universitaires un peu pointues dans l'enseignement du second degré.

Aujourd'hui, quand on parle des femmes dans les manuels – ce qui est encore assez rare – il s'agit toujours de femmes exceptionnelles et d'héroïnes : Jeanne Hachette, Jeanne d'Arc, les reines, comme Catherine de Médicis et Marie-Antoinette, les courtisanes comme Madame de Pompadour. Ou alors, elles sont évoquées en tant que groupe : tous les manuels parlent des fameux 5 et 6 octobre 1789 où les femmes de la Halle sont parties à Versailles chercher le roi, la reine et « le petit mitron » pour les ramener à Paris parce que la cherté du pain avait déclenché une révolte.

On note cependant des progrès. Il est maintenant question, dans les manuels, des femmes pendant la guerre de 1914-1918. De même, dans les épreuves du CAPES, de nombreuses questions portent sur l'histoire des femmes. On ne peut donc pas dire que rien ne change. Les choses évoluent lentement dans les programmes, un peu plus rapidement dans les classes où les jeunes professeurs sont soucieux de cette question.

La deuxième question posée est de savoir quels sont les obstacles à la reconnaissance de l'apport des femmes dans l'histoire ?

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