Les agents municipaux nous interpellent-ils ? À Evreux, non. Parlons-nous de ce sujet entre maires ? Pas davantage, sauf peut-être pour discuter du dernier reportage vu à la télévision… Ce qui nous occupe, c'est de réussir le renouvellement urbain dans les quartiers populaires. Celui de La Madeleine est en renouvellement urbain depuis vingt-cinq ans, du développement social des quartiers (DSQ) des années 1981-1983 aux opérations de renouvellement urbain (ORU) en passant par les contrats de ville. Or si du point de vue de la superstructure, ces quartiers sont à peu près remis à neuf, en revanche la pauvreté y a galopé, le communautarisme s'est sensiblement développé, l'exclusion sociale s'est accrue, les incivilités sont devenues encore plus insupportables, et tous les habitants qui en ont eu la possibilité sont partis ailleurs. Ne restent que ceux qui en sont prisonniers. Je ne crie pas haro sur la politique de la ville, à laquelle j'ai participé comme élu depuis 1983, mais force est de constater que vingt-cinq ans après, les quartiers en renouvellement urbain ne sont pas tirés d'affaire, tant s'en faut. C'est le cas à La Madeleine, où l'on vient de dépenser 200 millions d'euros sur cinq ans pour 15 000 habitants, et où le conseil général s'est même interrogé récemment sur l'opportunité de fermer le collège. En effet, tous les parents qui en ont la possibilité évitent d'y scolariser leurs enfants ; l'inspection académique refusant d'accorder des dérogations pour les inscrire dans d'autres établissements publics, ils partent dans le secteur privé. Bref, la question religieuse doit s'envisager à l'intérieur de celle, plus globale, de la politique de la ville.
En ce qui concerne la manière dont le maire que je suis depuis quatorze mois fait vivre les idéaux de la République, j'ai commencé par demander l'inscription de la devise de la République sur les bâtiments officiels. Celle qui figure désormais sur le bâtiment de l'agglomération du Grand Evreux a été inaugurée il y a un mois. Fin août, à l'occasion de la célébration de la libération d'Evreux, nous inaugurerons celle du fronton de l'hôtel de ville. La devise de la République sera également inscrite sur tous les bâtiments communaux, en commençant par les écoles.
Deuxième exemple : à l'occasion de la fête nationale, nous venons d'organiser une réception pour les nouveaux Français installés à Evreux, avec notamment la projection du film très pédagogique du ministère de l'intérieur – que je vais d'ailleurs suggérer aux écoles d'utiliser.