Je vous remercie également d'avoir organisé cette audition. Ma ville compte 35 000 habitants, les populations et les logements s'y répartissent de manière satisfaisante. La vie associative y est très développée, avec plus de 200 associations qui s'impliquent très fortement dans la vie locale, en général en liaison étroite avec les élus et les services municipaux. Tout cela fonctionne bien depuis de longues années.
Mais on assiste depuis quelque temps à une régression dans le comportement des femmes en matière de tenues vestimentaires. On a vu apparaître, il y a une dizaine d'années, des voiles, plus ou moins importants, non seulement dans les rues de la ville mais aussi dans les services publics. La loi de 2004 sur la laïcité a heureusement mis un frein à cette évolution, en particulier en interdisant aux jeunes filles de porter le voile dans leur établissement scolaire. Néanmoins, le dérapage vestimentaire s'aggrave à nouveau. Depuis deux ou trois ans, j'ai relevé la présence sur le territoire de la commune d'au moins deux ou trois femmes en voile intégral avec les mains gantées, marchant trois mètres derrière celui que je suppose être leur mari. D'autres portent un voile qui ne laisse voir que les yeux et le nez, sur une tenue sombre, ou au contraire toute blanche, descendant jusqu'aux pieds. Cela provoque des réactions de malaise dans la population, qui ressent cela comme l'affichage provocateur de la volonté de ne pas s'intégrer.
Ce comportement peut évidemment poser problème dans les services publics, non seulement pour l'état-civil et les mariages, mais aussi à l'école : comment une institutrice peut-elle savoir si la femme qui se présente devant elle en burqa est bien la mère de l'enfant qu'elle vient chercher ? Et lorsque dans la hiérarchie de l'éducation nationale, on suggère de demander à la mère de broder son nom sur son vêtement pour s'assurer de son identité, on est, par rapport à nos principes républicains, dans le dérapage le plus incontrôlé !
Cette coutume vestimentaire qui provient de certains pays n'a, pour moi, rien à voir avec la religion musulmane. Elle ne respecte ni le principe de liberté, ni le principe d'égalité, et encore moins le principe de laïcité. Je considère donc qu'elle doit être interdite sur le territoire de la République française.