Nous sommes à l'origine d'une charte des droits des femmes qui mentionne le droit des femmes à disposer librement de leur corps ; cette charte a été signée par plus de 8 000 personnes en France, mais également en Iran, en Égypte, au Maroc, en Tunisie. Dans ces pays musulmans, on a vu des femmes monter au créneau plus vigoureusement que les femmes musulmanes françaises.
Les vice-présidents de nos associations sont musulmans ; l'un d'eux est président des associations musulmanes laïques.
Nous avons conduit dans la presse une campagne sur les femmes précaires. Nous avons de ce fait reçu des visites de femmes voulant quitter leur mari, parce qu'il les obligeait à porter le voile par exemple. Mais dans ces cas interviennent des problématiques d'autorité parentale, de répudiation, d'hébergement dans un foyer. En tant qu'association, ne pouvons pas répondre aux demandes si la République ne nous donne pas les moyens de le faire.
Enfin, – l'école nous le permet – il faut sans doute aujourd'hui susciter au sein des jeunes générations le désir d'émancipation ; nous ne pourrons pas imposer aux femmes musulmanes de ne pas porter le voile, de ne pas croire, de penser que la burqa n'est pas un signe religieux. En revanche, nous pouvons leur donner le choix entre la laïcité et la modernité d'une part, leur culture ancestrale de l'autre.