Même si cela reste très marginal, nous avons reçu dans nos permanences quelques femmes portant le voile intégral, qui venaient nous demander de l'aide pour divorcer et enlever le voile. Nous essayons de les accompagner. Cependant, une fois l'information donnée sur les procédures de divorce et la conduite à adopter, l'échange revient sur des questions telles que la répudiation, et la femme repart chez elle. Nous sommes un peu désarmées.
Lorsque ces femmes viennent dans nos permanences, nous adoptons une démarche de fond. Nous leur exposons les valeurs que nous défendons, comme la laïcité. Nous avons demandé à une femme pourquoi elle portait ce voile. Elle nous a répondu que, revenant de La Mecque, elle devait le faire. Nous lui avons exposé que nous connaissions d'autres femmes qui étaient allées à La Mecque et qui ne le portaient pas forcément dans l'espace public. Un dialogue s'est donc instauré. Lorsque ces femmes viennent nous voir, nous ne les abandonnons pas. Nous ne considérons pas leur démarche comme anodine.
Nous menons aussi des campagnes à l'étranger, par exemple en Éthiopie, auprès des femmes afars qui, musulmanes, vivent de façon ancestrale seins nus. Depuis un an, dans ces régions, des tee-shirts rayés jaune et bleu sont arrivés d'Arabie Saoudite par conteneurs ; aujourd'hui, la plupart des femmes et des jeunes filles afars les portent, parce qu'on leur dit qu'elles ne doivent plus aller la poitrine découverte.
Sur l'excision, nous travaillons avec les imams, et nous construisons avec les femmes un dialogue qui avance petit à petit.