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Intervention de André Gerin

Réunion du 15 juillet 2009 à 17h00
Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Gerin, président :

Mes chers collègues, le port du voile intégral nous interroge à différents titres : la dignité de la femme, l'égalité des sexes et l'ordre public. Cette démonstration de fondamentalisme est un révélateur pour l'ensemble de la société française, mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Le port du voile intégral constitue une atteinte à nos libertés publiques et à la féminité. Il lance un défi à notre civilisation en remettant en cause les principes fondamentaux de la République et celui de laïcité. Le port du voile intégral est une dérive de la société française, sur fond de pauvreté économique, sociale, mais également morale, culturelle et spirituelle.

Il nous appartient d'essayer de comprendre ce phénomène et de lutter contre des méthodes qui constituent une atteinte aux libertés individuelles sur notre territoire.

Lorsque j'ai déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale une demande de constitution d'une commission d'enquête, qui a conduit finalement à la création de cette mission d'information, je n'avais nullement en tête l'idée d'aboutir a priori à un projet de loi. La situation a certes évolué et il est clair qu'il faut y mettre fin. De quelle manière ? Personnellement, à ce stade, je ne sais pas.

Le chantier est immense. En premier lieu, il faut promouvoir le réveil républicain pour répondre au malaise qui guette la société française et la majorité des musulmans.

Il nous faut établir un état des lieux, qualitatif et quantitatif, et analyser les déchirements dont souffre notre société. Le drame qui s'est produit à Oullins, avec le meurtre d'une jeune femme, il y a quelques jours, mérite une attention particulière de notre part, au même titre que les émeutes qui frappent les banlieues. Comme je le soulignais en 2005 dans mon livre Les ghettos de la République, nous ne pouvons nous contenter d'invoquer les problèmes sociaux et économiques pour expliquer cette dérive.

Nous devons être attentifs à toute atteinte portée aux symboles de la République. Nous avons raison de dénoncer l'antisémitisme et le racisme anti-arabe, mais le discours contre la France, les blancs et la République existe aussi : nous devons en tenir compte.

À ceux qui disent que ce n'est pas le moment d'engager une réflexion sur cette question, je réponds qu'il est grand temps, au contraire, de sortir de l'indifférence et de l'aveuglement politique.

Nous allons procéder à de nombreuses auditions avant que les membres de la mission ne se réunissent le 23 septembre. Notre démarche, éminemment républicaine, ne doit pas être partisane. C'est pourquoi nous procéderons à un premier bilan d'étape au cours de cette réunion, nous prendrons peut-être, ensemble, la décision d'auditionner les responsables des partis politiques.

Concernant les auditions de cet après-midi, je précise que nous recevons des représentantes de plusieurs associations de défense des droits des femmes qui nous ont sollicités aux fins d'être entendues par la Mission.

Table ronde réunissant des associations de défense des droits des femmes :

— Mme Françoise Morvan, vice-présidente de la Coordination française pour le Lobby européen des femmes ;

— Mme Nicole Crépeau, présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes ;

— Mme Sabine Salmon, présidente de l'association Femmes solidaires, et Mme Carine Delahaie, membre de l'association ;

— Mme Françoise Laurant, présidente du Mouvement français pour le Planning familial, et Mme Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale ;

— Mme Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes ;

— Mme Olivia Cattan, présidente de l'association Paroles de femmes ;

— Mme Michèle Vianès, présidente de l'association Regards de femmes.

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