Le FRR a eu le mérite de capter les excédents de la CNAV et du FSV et de les préserver d'utilisations immédiates. On a privilégié par ce biais une utilisation vertueuse de l'argent public. Pour le reste, il est grand temps d'admettre qu'un régime de retraite, fût-il par répartition et fût-il public, doit se gérer sur le long terme. C'est ce que font les partenaires sociaux qui gèrent l'AGIRC et l'ARCCO, avec des horizons fixés à dix ou quinze ans et pour un montant de réserves bien supérieur à celui du régime général. Je considère que l'action menée au travers du FRR correspond à ce que doit faire tout gestionnaire de dispositifs publics en répartition ayant le souci de préfinancer des besoins futurs et de lisser les efforts entre les générations. Le FRR doit permettre de démontrer que l'on est capable de gérer un régime public de retraite selon l'horizon et la temporalité longue qui sont les siens, par-delà les tentations immédiates et les problèmes d'équilibre comptable annuel.
La comparaison entre notre performance financière et le coût de la ressource prouve que nous créons de la richesse pour la collectivité nationale. Notre intime conviction, non démentie par les faits malgré les turbulences que connaissent actuellement les marchés d'actions, est que notre performance devrait dépasser d'environ 2 % le coût de la ressource sur le long terme.