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Intervention de Daniel Paul

Réunion du 8 octobre 2008 à 11h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Paul :

Le 24 juillet dernier, dès l'annonce des décisions de Renault concernant Sandouville, nous avons demandé, avec mon collègue Jean-Paul Lecoq, député de la circonscription dont relève le site, que la commission auditionne le président de la direction générale de Renault.

Aujourd'hui, le seul objectif subsistant du plan Renault 2009, annoncé il y a deux ans, semble être de satisfaire les marchés. 1,5 milliards d'euros de profit ont été enregistrés au premier semestre 2008. Pour atteindre une marge de 6 % en 2009, il faudra ajouter aux 4900 « départs volontaires », 1000 de plus qu'annoncé en septembre.

Vous avez développé une forte politique de délocalisation de la production de véhicules vers des pays qui ne les achètent pas : la Twingo, dont 70 % des ventes se font en France, est produite en Slovénie, la Modus en Espagne, la Clio ST en Turquie ; alors que l'essentiel des ventes se fait en France et qu'il y a de 4 à 6 mois de délais de livraison, la Koléos est produite en Corée. Pourquoi cette politique ? Quelle est la part du salaire dans le coût d'une Dacia ? Sait-on combien coûte la réimportation de ces véhicules ? Pourquoi, pour une entreprise saine, privilégier ainsi la marge aux dépens du volume ?

Les salariés de Sandouville ont fait des efforts considérables d'adaptation, pour produire la Laguna dans les conditions demandées. A quoi bon si les efforts de commercialisation ne suivent pas, et s'il faut encore payer, par des mesures de chômage technique et des pressions quotidiennes, les départs « volontaires » ? Pourquoi un prix si élevé et si peu de publicité, alors qu'arrivent en France des Nissan de haut de gamme fabriquées à l'étranger, et que par ailleurs le remplacement de l'Espace et de la Vel Satis n'est pas assuré ?

On nous dit que l'avenir du site de Sandouville est assuré par la production d'un véhicule utilitaire à partir de 2012. Mais, entre temps, mille postes auront été perdus et l'emploi sur le site réduit à 2700 salariés. D'ici 2012, comment faire vivre ce site avec trois véhicules dont la production se limite respectivement à 5, 40 et moins de 150 – la Laguna –unités par jour ?

Par ailleurs, quelles répercussions la crise financière a-t-elle sur la DIACT, filiale de crédit de Renault ?

Renault nous annonce aussi la production d'un véhicule électrique à Flins à partir de 2012. Mais cela suppose la mise en place de toute une filière de production et de commercialisation. Où en êtes vous de ce projet ?

L'ACEA, l'Association des constructeurs européens d'automobiles, a présenté une demande d'aide européenne de 40 millions d'euros. S'agit-il de subventions ou de prêts bonifiés ? Quel usage en sera-t-il fait ? S'agit-il de « rationaliser », avec les conséquences que l'on connaît, la production en France ?

Enfin, le président de la République a dit à Sandouville que la taxe professionnelle représentait sur ce site 135 euros par véhicule. Est-ce vraiment une charge insupportable pour l'entreprise ?

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